5 clés pour intégrer au mieux la génération Z
Marie-Pierre Lubet, consultante de Réseau Motival, et Cassandra Lavergne, formatrice à l’Esup Vannes, unissent leurs voix pour décrypter la génération Z et la façon de l’aborder afin d’en faire une alliée précieuse pour l’entreprise.
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À travers les siècles, la jeune génération a souvent été sous le feu des critiques. La génération Z (1997-2012) ne fait pas exception. Or ces jeunes sont les forces de demain et ont des atouts à faire valoir. Comment alors capter leur attention et leur implication dans le quotidien de l’entreprise ou en formation, à l’ère de l’hyperconnection, de la surinformation (et de la désinformation) et de l’immédiateté ? Tout en sachant que la plupart veillent à leur équilibre vie perso-vie pro, sont amateurs de flexibilité, recherchent du sens, de l’autonomie et de la reconnaissance, ainsi que le partage d’expérience avec les plus « anciens ».
Accepter son besoin de transparence. Quand la génération Z arrive en entreprise, elle tend à s’exprimer sans détour. C’est un besoin de transparence, d’authenticité qui lui fait préférer des mots-clés explicites à de longues phrases. Ce besoin peut aussi expliquer qu’un jeune va vouloir s’adresser directement aux experts de l’entreprise. Non pas pour défier son manager de proximité, mais pour aller directement à la source tout en gagnant du temps. Le manager ne doit pas se sentir challengé dans son autorité hiérarchique, mais, au contraire, il doit s’affirmer dans son rôle de manager, présent pour régler les problèmes et orienter le jeune. Dans son organisation, l’entreprise peut d’ailleurs envisager d’introduire la notion de parrain d’expertise et de parrain miroir.
S’adapter à son contexte dynamique. Tout bouge très vite autour des jeunes et tout doit être alors aussi dynamique que le monde dans lequel ils vivent. Pour capter leur attention, par exemple pour une présentation en entreprise ou en formation, il vaut mieux être concis, clair et énergique, en introduisant des éléments disruptifs qui peuvent interpeller, telle une petite vidéo décalée qui va éveiller leur curiosité. Les outils classiques sont challengés. Le e-learning n’est plus une voie à emprunter pour la gen Z, tout comme la visio, pas forcément bien vécue durant la période Covid. En revanche, des outils comme WhatsApp ou Teams fonctionnent bien, permettant d’être dans l’instantanéité de la communication comme la pratique cette génération. Et, en formation, mieux vaut alterner des séquences courtes de théorie et des mises en application.
Privilégier la pratique. C’est une génération qui aime apprendre par la pratique, les mises en situation, tout en étant demandeuse d’un feed-back régulier. En formation, la session peut même commencer par un jeu de rôle qui permettra ensuite de dérouler les compétences à renforcer ou à acquérir. Mais il est essentiel de laisser le temps d’acquérir les gestes. Ainsi pour un jeune technico-commercial, un plan progressif peut être mis en place en débutant par un prospect chaud, au lieu de l’envoyer directement vers des prospects froids. Le tuteur peut faire l’entretien la première fois et le jeune observe, puis, lors du second entretien, le jeune le réalise avec le tuteur en soutien.
Cependant, la notion de progressivité n’est pas simple à faire accepter dans les entreprises qui veulent des équipes opérationnelles au plus vite. Or la génération Z a envie de réussir et est plus gênée qu’autre chose de ne pas être capable de. C’est un point important à comprendre par les managers.
Distribuer des badges de compétence. Afin de stimuler le jeune dans sa progression et reconnaître ses efforts, on peut imaginer un dispositif de badges de compétence remis au fur et à mesure de son avancement. Dans l’idéal, il reviendrait au manager de distribuer ces badges à la sortie d’un rendez-vous terrain, par exemple, tout en accompagnant cette attribution d’un feed-back.
Donner des objectifs à court terme. Pour cette population, il peut être opportun d’instaurer des bilans réguliers, sans pression, de fixer des micro-objectifs avec un feed-back clair et immédiat. Un point de vigilance : les managers ont tendance à se focaliser sur les résultats, mais pas assez sur les actions qui amènent à ce résultat. Or ce dernier point est important pour un jeune, la gen Z préférant les faits et une narration détaillée.
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