Protéines France appuie le déploiement de nouvelles sources de protéines
L’organisation Protéines France a présenté, jeudi 18 janvier à Paris, les résultats du projet ProteiNew copiloté avec Terres Univia. Lancé en septembre 2021, il a pour objectif d’accélérer le déploiement de nouvelles matières protéiques.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Faire de la France un des leaders des nouvelles protéines », tel est l’objectif annoncé par Paul-Joël Derian, président de Protéines France, à l’occasion de la journée de restitution du projet ProteiNew, organisée jeudi 18 janvier à Paris. « Si la France est bien placée dans la production de protéines avec un collectif d’acteurs importants du champ à la fourchette, il lui manque une organisation pour agir collectivement », poursuit Paul-Joël Derian.
Lancé en septembre 2021 et copiloté avec Terres Univia, le projet ProteiNew ambitionne « d’accélérer la structuration des filières françaises de protéines végétales et de nouvelles ressources en priorisant les actions ayant un effet de levier rapide », précise Céline Laisney, du cabinet AlimAvenir, en charge de présenter les résultats du projet.
Un marché tiré par la restauration hors domicile
« L’état des lieux, réalisé dans le cadre de ProteiNew, a montré que le panel de nouvelles sources de protéines ne cesse de monter en puissance dans le monde face aux enjeux environnementaux, de santé et de bien-être animal, dans un contexte de croissance de la population mondiale », poursuit Céline Laisney.
En plus des protéines végétales (légumineuses et soja), des alternatives telles que les mycoprotéines (fermentation du mycélium des champignons), les microalgues et cyanobactéries (spiruline, chlorelle), les insectes ainsi que la fermentation de précision (modification génétique de microorganismes pour la production de protéines de lait, œufs, gélatine) sont explorées.
D’après le baromètre OléoProtéines 2023 de Terres Univia, les ventes de légumes secs bruts en France ont augmenté de près de 48 % en valeur entre 2021 et 2022, atteignant 14 M€, ainsi que de 18 % en volume (5 400 t). « Ce phénomène est notamment lié à la loi EGalim qui oblige la restauration collective à proposer au moins un menu végétarien par semaine », stipule Céline Laisney.
Mobiliser tous les maillons de la chaîne
Malgré tout, de nombreux freins subsistent à l’instauration de filières alternatives. « Les habitudes alimentaires, les investissements importants pour les structures de transformation, le prix des produits finaux, l’inertie de la réglementation européenne ainsi que l’absence de subventions aux produits plus vertueux sont des verrous importants », indique Céline Laisney.
« Les surfaces produites ne sont pas non plus au rendez-vous, complète Raphaëlle Senio-Girerd, directrice Innovation et filières chez Sofiprotéol. Il va falloir donner de la compétitivité aux légumineuses. »
Le nouveau prix des aliments devra, par exemple, tenir compte des avancées technologiques et des risques liés aux aléas sur ces cultures. « Si nous sommes convaincus que nos adhérents suivront et s’adapteront à la demande en protéines végétales, qu’en est-il de notre capacité à payer ? », interroge Patrice Breuil, directeur Innovation et R&D chez Agrial.
D’après Raphaëlle Senio-Girerd, deux leviers sont dès lors nécessaires : « la capacité de production qui nécessite des innovations notamment au niveau des semences » et « la création d’une masse critique avec la mise en place de bassins de production ».
Donner un cadre à l’innovation
L’innovation dans la production et la transformation est la clé. « C’est pourquoi au sein de BPI France, nous accompagnons start-up et entreprises innovantes dans la levée de fonds ainsi que la réalisation du diagnostic Novel Food qui implémente la stratégie réglementaire pour l’obtention de la mise sur le marché au niveau européen de nouveaux produits », explique Nadia Sekher, responsable sectorielle Bioprocédés Environnement chez BPI France.
Également, une nouvelle norme française NF V54-001 a été établie. « Elle spécifie les critères de transformation et de mise sur le marché des matières protéiques issues des végétaux et des algues et microalgues », précise Florence Faessel, responsable commerciale chez Roquette.
Enfin, la communication et la dégustation en magasin seront des atouts pour que les produits rencontrent leur demande. « L’aval aura donc la responsabilité de qualifier ce qu’il est possible en termes de prix pour bien structurer en amont les prises de risque », conclut Laurent Rosso, directeur de Terres Univia.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :