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L'experte des marchés

« Ma formation en agronomie me permet d'évaluer la véracité des informations. »A. RICHARD

D'origine iranienne, Alaleh Jossier incarne la polyvalence. Une qualité essentielle pour être commerciale céréales à la Caproga.

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Bien qu'elle possède une boule de cristal sur son bureau, Alaleh Jossier ne connaît pas le prix des céréales pour la prochaine campagne. Mais elle y travaille. Salariée de la Caproga, une coopérative installée à Montargis, dans le Loiret, elle commercialise les céréales pour France Gâtinais céréales. Cette union, qui réunit quatre coopératives (Caproga, Ile-de-France Sud, Puiseaux et Boisseaux, depuis juillet 2013), collecte environ 1 Mt de céréales par an. Avec son collègue de la coopérative Ile-de-France Sud, Alaleh Jossier est chargée de les vendre aux malteurs, aux meuniers, aux amidonniers ou aux fabricants de l'alimentation animale.

Allier analyse du marché et agronomie

Grande, brune et élégante, Alaleh parle un français soutenu, avec un accent à peine perceptible. Petite-fille d'agriculteur, elle est franco-iranienne. Née en 1980, juste après la révolution iranienne, elle arrive en France à l'âge de 25 ans, avec un diplôme d'ingénieur agronome en poche. Elle apprend le français pendant ses études. « Le végétal m'a toujours passionné. Je voulais continuer mes études dans une université renommée. J'ai choisi Paris. Le master professionnel Sciences du végétal m'a appris à utiliser mes connaissances scientifiques dans le cadre d'une entreprise. »

Pétillante et motivée, Alaleh enchaîne avec une formation en Ecole de commerce, puis elle découvre l'utilisation des outils financiers et la gestion du risque.

Elle décroche son premier job à Arvalis-Institut du végétal. Pendant un an, elle s'occupe de la newsletter Yvoir et du marketing. Mais en 2010, une opportunité se présente pour devenir commerciale à la Caproga. L'experte en végétale n'hésite pas. « J'ai toujours voulu faire ce métier », insiste-t-elle.

Assise devant son ordinateur, Alaleh scrute l'écran. Les cotations du marché à terme de Paris et Chicago sont en permanence affichées. Lorsqu'elle arrive le matin, son premier réflexe est d'analyser les fondamentaux du marché.

Elle est incollable sur le temps qu'il fait en Ukraine ou au Kansas (Etats-Unis). Elle est à l'affût de toutes les nouvelles qui pourraient avoir une influence sur le cours des céréales : guerres, cours du baril de pétrole, événements politiques, chiffres économiques, conditions climatiques...

« Tenir bon, et avoir les nerfs solides »

« Grâce à toutes ces informations, je me forge une opinion sur le cours des céréales. Il faut tenir bon et avoir les nerfs solides face aux fluctuations du marché. Mes connaissances en agronomie me permettent d'évaluer la véracité des informations. Contrairement à un trader, je connais l'impact que peuvent avoir les conditions climatiques sur le marché. »

Pour vendre les céréales, la jeune femme est sans cesse au téléphone. D'apparence calme, elle sait ne pas transmettre son stress aux autres. « Dans ce métier, il n'y a pas de routine. Il faut savoir s'adapter à toutes les situations pour répondre aux imprévus : un problème technique, une marchandise bloquée... Je suis au quotidien en relation avec nos services exécution, qualité et logistique », détaille Alaleh Jossier.

Après quatre ans à ce poste, elle souhaite encore se perfectionner et acquérir davantage d'expérience. « Ici, j'apprends tous les jours. »

Aude Richard

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