Passion argentine
Charles Simphal, 29 ans, argentin de coeur, est parti à la conquête du marché sud-américain pour le compte du fabricant de fertilisants foliaires SDP.
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Charles Simphal est l'homme de la dernière chance pour la société française SDP qui l'a recruté après avoir investi en Argentine près d'un demi-million d'euros en trois ans dans le but de conquérir le marché sud-américain des fertilisants foliaires. Ingénieur agro-santé, Charles Simphal, 29 ans, est fils d'exploitant agricole dans l'Aisne. D'abord commercial chez Kronenbourg France, puis directeur de magasin Carrefour en région parisienne, il a découvert l'Argentine en 2006 où il a rencontré sa femme. Ils s'y sont installés en 2012 avec leurs trois enfants. Le jeune expatrié a d'abord travaillé chez Glencore et représente actuellement SDP en Amérique du Sud.
Installé à Venado Tuerto, la « ville des ingénieurs agronomes », située au centre du pays, non loin de Buenos Aires et de Rosario, sa mission consiste à redynamiser l'équipe de neuf commerciaux du partenaire argentin de SDP, le distributeur Chemotecnica.
La concurrence est rude mais le marché croît
Basée à Pinon (Aisne), la société SDP, spécialisée dans les adjuvants, oligoéléments et engrais foliaires, a bien progressé sur le marché français et attaque désormais le marché mondial, d'abord au Maroc, en Espagne, puis en Europe de l'Est et en Amérique du Sud, visant aussi bien le marché des cultures spécialisées « intensives » (vignobles, maraîchers) que celui des grandes cultures « extensives » (soja, maïs et blé). « En Argentine, la concurrence sur le marché de la micronutrition foliaire est rude, mais ce marché croît. Notre atout réside dans nos formules élaborées haut de gamme », assure Charles Simphal.
Les producteurs argentins jouent serré chaque campagne et fertilisent bien moins qu'en France. Or, le budget d'un fertilisant foliaire actif bore est assez élevé. « En France, les foliaires se vendent comme un gage d'assurance, tandis qu'ici tout repose sur la hausse potentielle des rendements, remarque Charles Simphal. Ma cible prioritaire sont les semenciers qui doivent assurer une qualité et les exploitants visionnaires. » Aussi, SDP a développé des produits simples adaptés au marché argentin avec des formulations presque uniquement à base de bore pour le soja, de zinc pour le maïs et de manganèse pour le blé. Son offre est composée d'un produit par culture, d'un produit général et d'un autre meilleur marché.
Grande marge de manoeuvre
Chemotecnica, spécialisé dans les phéromones et la micronutrition foliaire, reçoit les produits de SDP en gros et les reconditionne en bidons de 1 et 5 l. Ses commerciaux couvrent tout le pays, mais ont obtenu des résultats jugés pour l'heure insatisfaisants. Charles Simphal monte des équipes analogues au Chili et en Uruguay.
« Les dirigeants de SDP me laissent une grande marge de manoeuvre pour m'organiser. Je n'exclus pas de changer de partenaire local si les résultats ne s'améliorent pas. Nous sommes déjà bien positionnés sur les cultures intensives. Mon rôle est de développer l'extensif pour rechercher des volumes de vente. » Malgré leurs résultats aléatoires, les micronutriments ont bien le vent en poupe. A terme, Charles Simphal pourrait reprendre l'exploitation familiale dans l'Aisne. Il a d'ailleurs choisi de poursuivre sa carrière à l'étranger pour, dit-il, « apprécier à sa juste valeur, plus tard, la vie d'exploitant en France ».
Marc-Henry André
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