Ne pas se laisser déborder

Le lait sur le feu. Cette expression, Florence Quioc apprend à en connaître le sens, en 2009, à peine sa nouvelle mission de responsable production laitière en poche, au sein de Coopagri Bretagne, qui l'avait accueillie dix-sept ans auparavant. Fraîchement débarquée, sur la planète lait du groupe coopératif breton, cette Brestoise a dû faire en sorte avec sa nouvelle équipe que la situation ne déborde pas dans un contexte de crise laitière. En effet, l'entreprise a connu des manifestations et des réunions publiques, dont un grand barbecue dans la cour de deux usines. « J'ai pris le poste en février. En avril, les accords n'existaient plus et j'ai eu une formation accélérée avec les événements qui ont suivi. Pas le temps de se poser de questions », se rappelle Florence Quioc.

Un enchaînement logique d'expériences

Toutefois, elle connaissait déjà le secteur du lait, qui fut l'objet de son premier dossier à son arrivée en 1995, avec la démarche qualité Agri Confiance. « Cette mission a pesé dans la balance quand j'ai été sollicitée pour prendre la fonction de responsable lait. »

L'ensemble du parcours de Florence Quioc est un enchaînement logique d'expériences professionnelles. Ainsi, le fait de baigner dans la mise en oeuvre de la certification de conseil ou d'un OAD comme Planiterre, lorsqu'elle est responsable qualité, la désigne naturellement pour prendre la tête du nouveau service environnement à sa création en 2007. « J'ai alors travaillé pour la première fois en binôme avec un agriculteur élu, président de la commission environnement, devenue, depuis, la commission développement durable. » Une particularité qui joue aussi en sa faveur pour sa nomination sur le lait, secteur dans lequel elle travaille aussi en étroite collaboration avec les élus, à l'image de la période tumultueuse de ses débuts.

Une organisation bien planifiée

La fusion dans Triskalia en 2010 génère des réorganisations. Florence Quioc voit sa fonction élargie à la production bovine, avec une équipe passant de quarante à soixante personnes, dont trente techniciens. Pour gérer au mieux cette extension, des missions opérationnelles sont confiées à des collaborateurs et un comité de pilotage est mis en place. Celui-ci se réunit mensuellement, afin de décider des missions. Florence Quioc reprend souvent son activité en soirée, à domicile, pour concilier un emploi du temps alourdi et sa vie de famille. « Je n'ai pas de répit, mais je me suis bien organisée. D'avoir exercé en qualité m'a apporté l'organisation nécessaire. Mon passage par l'environnement m'a offert une connaissance plus politique des dossiers et le contact avec les parties prenantes. Et pour pallier ma lacune en management commercial sur ma fonction actuelle, je bénéficie d'une formation sur la gestion d'un réseau. » Les grandes lignes sont planifiées à trois mois, les réunions de comité sont programmées à l'année. « Et la force de l'équipe est primordiale. L'essentiel est de savoir écouter et respecter ses collaborateurs. Certains travaillent dans le lait depuis vingt ans et sont des piliers précieux sur lesquels j'ai pu m'appuyer dès le début. » D'ailleurs, pour démarrer son parcours professionnel, elle a choisi le management de la qualité au lieu d'une fonction en laboratoire, afin de privilégier le travail en équipe et la diversité d'action.

Hélène Laurandel