Fabien Vallaud (Synovivo) : « Autorisez-vous à recruter au-delà de 50 ans »
Dans un marché de l’emploi tendu, recruter des plus de 50 ans peut être une chance pour les entreprises. Fabien Vallaud, consultant pour Synovivo, nous en décrit toute la pertinence.
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« Rassurons les dirigeants et les directions des ressources humaines sur le fait qu’embaucher des personnes de plus 50-55 ans, c’est pertinent », affirme Fabien Vallaud, consultant pour le cabinet de recrutement Synovivo qui réceptionne régulièrement des CV de tels candidats. « Ces personnes ont suivi bien souvent des cycles de formation continue et sont tout aussi aptes que des quarantenaires à utiliser les différents outils informatiques ou digitaux. »
En effet, cette population de candidats et candidates n’est pas celle recherchée en priorité lors des recrutements. Les entreprises tendent à privilégier un public « ayant dix à quinze ans d’expérience et dans une tranche d’âge de 33 à 50 ans. » Or les profils intéressants répondant à ces attentes sont déjà le plus souvent en poste, et pour les débaucher les recruteurs doivent mettre les bouchées doubles.
Fidélité et fiabilité
Aussi, élargir les recherches hors de ces limites d’âge peut être gagnant. Comme le fait remarquer Fabien Vallaud, « nous rencontrons des personnes très matures et opérationnelles qui ont à peine la trentaine, et d’autres entre 54 et 58 ans qui sont loin d’être finies. » C’est même sur cette dernière période de vie qu’il considère que « l’on est souvent le meilleur ».
Alors comment convaincre une entreprise de faire ce pas vers les plus de 50-55 ans ? Déjà, pour commencer, une nuance est à apporter : ce type de profil se retrouve plus sur des postes à responsabilité, de direction. Or, « nous observons une pénurie également en cadres dirigeants, comme directeur commercial en productions végétales, responsable collecte ou de commercialisation des céréales… »
Autre particularité qui n’est pas des moindres : la propension de ces candidats à être plus fidèles à la structure qui vient de les embaucher. En effet, Fabien Vallaud observe que, bien souvent, un cadre de plus de 55 ans nouvellement recruté « n’ira en général pas chercher ailleurs ». Celui-ci va plutôt s’inscrire pour une dizaine d’années dans l’entreprise. « Cette fidélité et la fiabilité qui y est associée sont à souligner et les entreprises devraient davantage considérer ces valeurs. »
Des atouts à considérer
D’autres atouts distinguent également ces profils : une vraie expertise acquise, une opérationnalité rapide, des qualités de management qui ont pu être éprouvées pour certains, et le réseau créé au fil des ans.
« Il y a souvent une idée reçue comme quoi ce type de profil va coûter plus cher qu’un trentenaire ou un quarantenaire, ajoute Fabien Vallaud. Or arrivés à ce stade de leur carrière, ces candidats recherchent, pour la plupart, plutôt à relever un challenge, à se réaliser dans un projet qu’à discuter salaire. »
Êtes-vous prêt alors à leur laisser une chance ? Surtout dans un contexte où l’âge du départ à la retraite va être progressivement reculé. Et ainsi que le fait remarquer Fabien Vallaud, « les entreprises qui recrutent ont aussi à accepter de faire des concessions sur leurs critères pour ouvrir leur porte à des profils qui ne leur sont pas étrangers, car certaines font appel aux services de consultants qui peuvent avoir plus de 55 ans. Donc elles n’ont aucune raison d’avoir peur de cédéiser ce type de profil. »
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :