Rapport parlementaire : La Coopération agricole retrousse ses manches
La Coopération agricole se saisit du rapport parlementaire sur les coops adopté et publié le 16 février, pour s’engager encore plus sur les chantiers déjà en cours, et se pencher sur le financement des transitions. Réaction de son président, Dominique Chargé.
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« Honnête, objectif, très méthodique, très documenté et argumenté, ne se laissant pas emporter par l’émotion collective du moment. » Dominique Chargé, président de La Coopération agricole (LCA), accueille positivement le rapport d’information de la mission parlementaire sur le secteur coopératif agricole, adopté mercredi 16 février en Commission des affaires économiques.
« Des éléments sur lesquels nous avons à travailler »
C’est en effet un travail important qui repose sur l’audit d’une centaine de personnes sur un temps court (décembre à février) et plusieurs contributions écrites, et qui développe et argumente les 23 propositions des onze députés de la mission parlementaire. L’objectif : améliorer le modèle coopératif agricole français, l’accompagner face aux enjeux à relever et participer à renouer des liens entre associés coopérateurs et coopérative parfois distendus.
Les appréhensions du début sont loin. En effet, cette mission avait été diligentée à la suite de tentatives réglementaires sur les coopératives agricoles, lors des discussions sur EGalim2. Avec les équipes de LCA, Dominique Chargé compte rebondir sur certaines des propositions du rapport d’information pour alimenter leur programme d’amélioration continue en cours car « si ce rapport n’est pas à charge, il comporte cependant des éléments objectivés et argumentés sur lesquels nous avons à travailler ».
Dynamiser les AG et le renouvellement des administrateurs
Ainsi, les propositions 3 et 4 font déjà l’objet d’un chantier au sein de la Commission gouvernance de LCA : trouver le ou les moyens de donner envie aux adhérents de participer en plus grand nombre aux AG ou assemblées de section de leur coopérative, et dynamiser le renouvellement des conseils d’administration pour favoriser une meilleure représentation des jeunes et des femmes.
La participation aux assemblées est perçue en effet comme un véritable enjeu : selon un récent sondage ADquation-LCA, les coopérateurs participant à ces temps forts sont moins dans l’insatisfaction que ceux ne le faisant pas. « Participer aux réunions permet de mieux comprendre et également peut donner envie de plus s’impliquer. »
Faire participer les parties prenantes
Une nouvelle approche de ces questions a été choisie : LCA souhaite faire participer à ses réflexions et actions les parties prenantes. « Les élus du territoire, les chambres d’agriculture, les syndicats peuvent tous nous aider à amener les agriculteurs à participer à la vie démocratique de leur coopérative. C’est utile pour tout le monde », détaille Dominique Chargé.
Quant aux réflexions sur le renouvellement des conseils d’administration, elles ont aussi leur utilité à être partagées avec les parties prenantes. « Nous avons besoin de formation, de mentorat, d’accompagnement pour aider les jeunes à se faire remplacer sur leur exploitation. Nous souhaitons également nous donner les moyens d’aider les femmes à intégrer les CA. »
Se réinterroger sur la séparation conseil et vente
D’autres suggestions du rapport vont faire également l’objet d’une analyse : la proposition 20 invitant à mettre en place une charte élaborée par La Coopération agricole en lien avec les pouvoirs publics dans la perspective de répondre aux quotas de la commande publique fixés par la loi EGalim ; la proposition 22 sur la possibilité de financement des coopératives via les titres participatifs accompagnée d’une incitation fiscale. « Nous allons travailler sur cette idée de financement extérieur pour trouver des formules. »
Enfin, sur la proposition 16 visant la séparation conseil et vente en phytos et suggérant la mise en place d’une mission d’information par la Commission des affaires économiques pour en réaliser un bilan complet, « il y a nécessité de se réinterroger pour que cette mesure puisse vraiment répondre à l’objectif de réduire les intrants chimiques de synthèse en accompagnant les agriculteurs avec les bons moyens ».
L’ensemble de ce rapport est jugé comme une étape importante par le président de LCA. L’approche rigoureuse et objective de la mission parlementaire l’incite à vouloir « s’en servir pour s’inscrire dans les démarches de progrès qui sont proposées », quelle que soit la suite donnée avec les élections toutes proches.
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :