Le projet Infrastructures 2030 est quasi à mi-chemin
Le plan Infrastructures 2030, pour moderniser les installations de stockage des grains, est en bonne voie avec, pour 2026, un état des lieux totalement abouti et des premières mesures concrètes à proposer aux entreprises.
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« Nous sommes aujourd’hui à 40 % de réalisation du projet », avance Catherine Matt, directrice de La Coopération agricole Métiers du grain, au sujet du plan Infrastructures 2030, en cours d’élaboration depuis juillet 2023 au sein d’un groupe de travail réunissant coopératives, négoces, pouvoirs publics, interprofessions, instituts et bureaux d’études. Ce plan national a pour objectif la modernisation des infrastructures de stockage des grains pour les adapter aux nouveaux enjeux du secteur et renforcer la compétitivité de la filière.
Un diagnostic de l’existant
Le dernier Salon de l’agriculture a été l’occasion d’un point d’étape, le 26 février, de ce projet qui « s’inscrit dans les préoccupations actuelles des coopératives et des négoces, dans la transition, dans la supply chain de demain, souligne Catherine Matt. Nous tenons à remercier tous les membres du groupe de travail qui participent à construire un projet d’ampleur, visionnaire et structurant pour les coops et négoces qui ont besoin de cela pour avancer et regagner en compétitivité. »
Un premier état des lieux (lire ci-dessous) a été décliné pour chacun des six axes stratégiques de la feuille de route de ce projet. Et les premières prospectives, finalisées d’ici septembre prochain, ont été dévoilées.
Ainsi, afin de planifier la collecte de demain, il est question d’évaluer les besoins en ingénierie selon l’usage prévu de l’infrastructure : stockage tampon ou stockage à long terme, type de travail du grain, type de marché (export, filières). Tout comme il est question de « planifier la fin de vie des silos en l’intégrant dès la conception de l’installation », avance Cécile Baschou, responsable technique et risques industriels à LCA Métiers du grain.
Des hubs logistiques
La filière ambitionne également de mettre en place des hubs logistiques et d’éviter ainsi que les infrastructures de stockage deviennent un goulot d’étranglement de la chaîne logistique. Et face aux enjeux du marché, la construction de cellules pour l’allotement est devenue incontournable afin d’absorber la montée en puissance de la diversification des productions, ainsi que la lutte contre la prolifération des insectes liée au changement climatique.
« Nous avons besoin de construire le silo de demain et d’investir dans de plus petits silos pour gagner en agilité lors de la collecte. Nous serons aussi sans doute amenés à aller plus loin en termes de mutualisation entre les différentes structures pour pouvoir optimiser encore plus, ajoute Catherine Matt. La supply chain en 2030-2040 sera bien différente de ce qu’elle est à ce jour. »
Des mesures concrètes en 2026
D’ici l’an prochain, l’état des lieux va être finalisé après « un travail de dentelle » autour des régions et des productions. Des mesures concrètes vont pouvoir être proposées aux entreprises avec un plan d’action de ce projet qui devrait être prêt pour la fin 2026. De nouvelles lignes stratégiques pourraient être projetées à l’horizon 2040.
L’estimation des coûts des mesures est aussi au programme pour 2026. Mais communiquer sur le budget global nécessité par ce projet semble complexe. « L’enveloppe pour nous aider à financer le Capex va être compliquée à trouver, poursuit la directrice de LCA Métiers du grain. Nous irons alors chercher d’autres financements relevant de l’innovation, de l’accompagnement aux transitions, de la digitalisation, de la qualité sanitaire, de la sécurité au travail, voire des aides à la déconstruction octroyées jusque-là aux sites industriels. Nous aurons plutôt une agrégation de différents budgets, si bien sûr nous les obtenons. »
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