Vivescia sereine financièrement malgré des résultats en recul
Après la mauvaise récolte 2024, la coopérative Vivescia s’en sort mieux que prévu et le groupe a retrouvé la confiance des banquiers. Malgré tout, certaines filiales industrielles du groupe pâtissent du recul de la consommation.
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Comme tous les OS sur l’exercice 2024-2025, Vivescia a dû déployer son énergie à gérer la récolte catastrophique de 2024 tant en volumes (-19 %) qu’en qualité. « Nous avons maximisé le transfert de trésorerie vers les exploitations chaque fois que cela était possible au cours de l’année, précisait Cédric Cogniez, directeur général des activités agricoles du groupe, lors de l’assemblée générale de section de Fère-Vertus à Connantre (Marne), mercredi 10 décembre. De plus, 600 coopérateurs ont bénéficié de mesures exceptionnelles d’accompagnement de trésorerie pour financer les appros ou le stockage à la ferme avec un taux d’intérêt réduit à 2,5 %. »
« Nous pensions terminer avec un résultat net égal à zéro »
Sur cet exercice, le programme Transitions a mobilisé 419 adhérents qui ont reçu 5,5 M€ de primes pour la récolte 2025. Un peu plus de 600 producteurs adhèrent au programme pour la prochaine récolte (soit près de 20 % de la collecte). Au final, la coopérative réalise un chiffre d’affaires de 1,033 Md€ (-15 %) pour un résultat net de 4,9 M€ (contre 15,4 M€ en 2023-2024). « L’an dernier à cette époque, nous pensions terminer avec un résultat net égal à zéro, confie Christoph Büren, président du groupe Vivescia. Nous avons réussi à faire mieux. C’est plutôt une satisfaction ! »
La coopérative souhaite développer la volaille de chair et de ponte via son plan « 100 nouveaux bâtiments ». « L’offre ne suffit pas à répondre à la demande du marché, ce qui permet d’obtenir des engagements de la part des acheteurs, parfois sur dix ans et plus, souligne Cédric Cogniez. Des aides financières sont disponibles, allant jusqu’à 30 % du financement de certains bâtiments. Cette diversification assure des revenus et des flux de trésorerie plus réguliers que d’autres productions. »
Délifrance bientôt cédée à Vandemoortele
De son côté, Vivescia Industries pâtit du recul de la consommation : Malteurop et Grands Moulins de Paris voient leurs performances reculer. ARD et Délifrance sont stables, tandis que Kalizea est la seule à tirer son épingle du jeu avec une performance économique élevée pour la troisième année consécutive. Vivescia Industries affiche un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros (-4,4 %).
Au 31 décembre prochain, Délifrance sera définitivement cédée à Vandemoortele. « À l’issue de cette vente et du rachat des actions d’Unigrains, Sofiprotéol et Bpifrance, Vivescia deviendra le premier groupe coopératif français à capitaux entièrement agricoles ou coopératifs, précise Christoph Büren. Il redeviendra maître de son destin. »
Au final, le CA consolidé du groupe s’établit à 3,821 milliards (-7,8 %). « Le bilan financier est serein et Vivescia a retrouvé la pleine confiance de l’ensemble de ses partenaires bancaires, ce qui permet d’envisager l’avenir et les projets futurs avec confiance. »
Un appel à la mobilisation
Mais même si l’exercice 2024-2025 a démarré avec des rendements équivalents aux moyennes historiques, voire supérieurs pour certaines espèces, les sources d’inquiétude s’amplifient. « Si aucun changement n’intervient sur le prix des grains ou sur celui des engrais pour contrecarrer cet effet ciseau, l’année 2026 risque d’être compliquée pour les producteurs. Quant à la future taxation des engrais (MACF), le niveau précis des taxes et les modalités d’application au 1er janvier 2026 demeurent inconnus au 10 décembre, alors que cette réglementation date de 2023 ! »
Face à cette situation, chaque adhérent de Vivescia recevra cette semaine un courrier du président du groupe les incitant à prendre une journée pour se mobiliser le 18 décembre et pour dire « Stop. Ras-le-bol » que ce soit au sujet de la taxation des engrais, de la Pac ou, de façon plus générale, de la situation de l’agriculture.
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