Un résultat net positif pour Ynovae
Malgré une forte baisse de la collecte et, par ricochet, du chiffre d’affaires, Ynovae maintient la tête hors de l’eau et poursuit ses investissements afin de moderniser ses outils logistiques et d’augmenter ses capacités de collecte et de stockage.
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« La moisson 2024 s’est révélée désastreuse », tel est le constat dressé par Laurent Poncet, président d’Ynovae, lors de l’assemblée générale de la coopérative, mardi 16 décembre, à Sens (Yonne). La météo particulièrement défavorable a fait chuter les rendements des deux cultures phares, le blé et l’orge, respectivement de 29 et 43 %. Résultat, la collecte 2024 a reculé de 29 % en conventionnel (à 240 151 t) et de 57 % en bio (à 4 336 t).
Les pluies successives ont « très largement impacté les récoltes qui sont arrivées loin des standards des marchés. Mais grâce à un important travail du grain, aucune tonne n’a été déclassée et les réfactions ont été plafonnées », rapporte Laurent Poncet. Cette mobilisation a permis de préserver l’accès des productions aux filières créatrices de valeurs ajoutées et de reverser 1,9 M€ de prime qualité aux adhérents.
« Envoyer le maximum de trésorerie »
La baisse de la collecte s’est logiquement répercutée sur les comptes. Le chiffre d’affaires de la coopérative décroche de plus de 15 % par rapport à 2023, s’établissant à 90 M€. L’activité céréales affiche un CA de 58 M€, en recul de 19 %. Même tendance pour les approvisionnements, dont le CA tombe à 26 M€ (- 11 %), pénalisé par le repli des activités engrais (-16 %) et semences (-19 %).
Au final, le résultat net de la coopérative s’établit à 135 000 €. « Cela peut sembler modeste, mais il traduit un choix clair ; envoyer le maximum de trésorerie au sein des exploitations. Ce résultat est à adosser à une rémunération honorable des productions de nos adhérents au regard des prix pratiqués dans notre entourage », appuie le président.
Dans ce contexte, les investissements ont été contraints à un peu moins de 700 000 €, essentiellement pour maintenir les installations en bon état et répondre aux exigences réglementaires. « Cela ne signifie pas pour autant que nous soyons restés inactifs », assure Laurent Poncet.
Augmenter les capacités
La filiale PSV est ainsi devenue Agrilog au 1er juin. Classé Seveso seuil haut, le site est spécialisé dans l’entreposage et le transport routier des marchandises. La filiale poursuit sa croissance avec un chiffre d’affaires de 4,6 M€, en hausse de 25 % par rapport à 2023, et va accroître ses capacités de stockage avec la création d’un second site à Sens. Un investissement de 1,6 M€ a été consacré à la réhabilitation du site ATM, un entrepôt couvert de 7 000 m² dédié au stockage des big bags d’engrais et des produits non classés sur palettes. Le site comprendra également des locaux administratifs et un parking poids lourd, permettant à la filiale de disposer d’une capacité d’accueil adaptée à l’évolution de son parc.
Autre projet en cours, la construction d’un silo à Lailly, chiffrée à 1,2 M€. C’est « un investissement stratégique pour renforcer notre maillage territorial et fluidifier nos collectes », présente Anthony Barnier, responsable d’exploitation. Le futur site sera doté de quatre cellules de stockage ventilées aux normes CRC, d’une capacité de 400 t chacune, soit 1 600 t au total. Il comprendra également un boisseau de chargement de 90 t, ainsi qu’une fosse de réception dimensionnée pour absorber les flux de récolte, avec un débit de 200 t/h. Deux cases extérieures de 10 m par 20 m dédiées aux lots spécifiques ou humides, ainsi qu’aux produits nécessitant un tri ou un travail complémentaire, viendront compléter l’ensemble. Ynovae espère une mise en service pour la récolte 2026.
Redynamiser la filiale négoce
Enfin, la filiale Caps vert voit ses activités réorganisées : la R&D et la gestion du cahier des charges CRC restent au sein de Caps vert, tandis que la vente aux particuliers est désormais portée par la marque Jardin & Compagnons. Le magasin changera d’identité et d’horaires afin de s’adapter à sa clientèle. « L’objectif est de doubler le chiffre d’affaires d’ici deux ans », annonce Yohann Girod, directeur général d’Ynovae.
Le groupe a également lancé une réflexion baptisée Eragrain 2030 pour redynamiser sa filiale négoce et la rendre plus attractive et performante pour ses clients.
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