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Face à la décapitalisation du cheptel, Nutrinoë souhaite aller de l’avant

« Si la production devait se concentrer chez un nombre plus faible d’éleveurs, la nutrition animale a des solutions pour qu’ils puissent exprimer le plein potentiel de leurs animaux », souligne Hervé Vasseur (à g.), président de Nutrinoë, au côté du directeur de l'association, Sébastien Tauty.

À l’occasion de son assemblée générale, jeudi 1er juin, l’association des fabricants bretons d’aliments pour animaux, Nutrinoë, a voulu transmettre des messages positifs autour de l’élevage et de la nutrition animale, même si les chiffres 2022 ne sont pas bons.

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L’érosion des tonnages d’aliments pour animaux se poursuit en Bretagne comme sur l’ensemble du territoire, mais ce constat ne doit pas empêcher les fabricants d’aller de l’avant : c’est en tout cas la volonté de l’association Nutrinoë, qui a tenu son assemblée générale jeudi 1er juin au Rheu (Ille-et-Vilaine). « Nous profitons de notre AG pour donner à nos adhérents et à notre environnement des éléments positifs sur ce qu’apportent la nutrition animale, l’élevage et toutes les filières de l’agroalimentaire breton », indique Hervé Vasseur.

Coexistence entre productions végétales et animales

Le président de Nutrinoë y a notamment rappelé l’importance d’une coexistence entre productions végétales et animales au sein de filières structurées qui, avec les outils agroalimentaires, maillent tout le territoire breton. « C’est bon pour l’environnement puisque les effluents des élevages apportent des matières organiques contribuant à réduire nos importations d’engrais pour les cultures ; c’est bon pour la sécurité alimentaire car si nous ne produisons plus en France, il faudra importer ; c’est bon pour le social avec tous les emplois des filières bretonnes, et tout cela malgré les attaques incessantes sur l’élevage », liste-t-il. La nutrition animale contribue notamment à l’autonomie protéique en réduisant sa part de soja et en soutenant le développement des cultures riches en protéines.

Hervé Vasseur pointe toutefois le risque que fait peser l’érosion du cheptel bovin en rappelant que retourner les prairies pour semer des céréales a aussi un impact sur le relargage de carbone : « Si la décapitalisation venait à s’accentuer, cela pourrait remettre en cause la santé de la filière laitière et nos productions de fromages. Toutefois, si la production devait se concentrer chez un nombre plus faible d’éleveurs, la nutrition animale a des solutions pour qu’ils puissent exprimer le plein potentiel de leurs animaux. Cela a par ailleurs l’avantage de réduire les émissions de GES. Nous avons aussi des solutions pour réduire les fermentations ruminales », rappelle-t-il.

« Défendre le projet d’une Bretagne d’élevage »

Autre point clé, l’accompagnement des élevages l’an dernier durant les hausses extrêmes des cours des matières premières. « Nous avons aidé les éleveurs à passer la crise car nous avons tamponné les hausses en sus de l’aide de FranceAgriMer », souligne Hervé Vasseur.

L’avenir de l’élevage en Bretagne est soumis aux orientations politiques : « Nous attendons la remise des résultats de l’étude sur les gaz à effet de serre que la Région doit communiquer le 13 juillet. Nutrinoë veut articuler son activité avec les perspectives de la Région, c’est pourquoi nous avons demandé à être reçus pour comprendre quelle est sa stratégie et, surtout, défendre le projet d’une Bretagne d’élevage dans toute la diversité des systèmes. »

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