La greffe ne prend pas entre Biocer et NatUp

L’émotion était palpable, jeudi 23 novembre, dans les rangs des adhérents de Biocer conviés à voter sur le projet de fusion avec NatUp en assemblée générale. Et, finalement, c’est le vote du contre qui l’a emporté à la majorité dans l’après-midi…

« Le risque pour la coopérative de perdre ses partenaires historiques, à commencer par l’enseigne spécialisée Biocoop et les autres coopératives 100 % bio associées avec Biocer, a certainement pesé dans la balance », nous confiait un adhérent. Même si les adhérents sont attachés à leur modèle historique, le résultat a créé une vraie surprise. La coopérative et les exploitations agricoles adhérentes traversent des difficultés notoires liées à la crise de marché des produits certifiés en agriculture biologique.

Crise du bio

Le projet initial des deux coopératives visait à l’incorporation de Biocer dans NatUp en tant que section agriculture biologique du groupe. Il aurait permis à l’ensemble de collecter plus de 40 000 t de grains certifiés bio contre 27 000 t actuellement pour Biocer. Cette massification de l’offre et des compétences était aussi envisagée comme une solution pour gagner en performance et apporter une réponse à la crise du bio.

Il s’agissait notamment de mutualiser des moyens sur les achats, écraser des frais fixes sur des volumes plus importants et faire des économies d’échelle, voire de développer également les filières animales et d’autres filières végétales… En outre, les deux coopératives partagent un même territoire sur le quart Nord-Ouest et Centre. Elles avaient depuis plusieurs années déjà noué des projets en commun à différents niveaux.

NatUp reconnaît une « décision sans équivoque »

De son côté, NatUp a exprimé sa déception dans un communiqué, tout en prenant acte « de cette décision sans équivoque des adhérents de Biocer ». En outre, la coopérative NatUp annonce que « conformément à ses engagements, elle poursuivra son projet en agriculture biologique par la constitution d’une section dédiée dotée d’outils, d’expertises et de moyens à la hauteur et en capacité de porter un projet bio performant et durable pour ses adhérents ».