Agora concrétise son projet de transformation

La campagne 2022-2023 a été marquée pour Agora par « des cadences de livraison, un taux d’inflation et un contexte de volatilité écoénergétique tout à fait singuliers ». Mais cet exercice a été aussi été synonyme d’un chiffre d’affaires record, établi à 457 M€. Cela représente une hausse de 27 % comparativement à la campagne précédente, due essentiellement au pic de prix atteint par les matières premières agricoles.

Un prix de campagne historique à 297,50 €/t en blé

« Ces bons résultats interviennent alors que la collecte de 956 940 t est la troisième historique chez Agora », a indiqué Thierry Dupont, président d’Agora, lors d’une conférence de presse, mardi 12 décembre, à Beauvais (Oise), en amont de l’assemblée générale.

De son côté, le résultat net atteint le montant exceptionnel de 15 M€, dont 10 M€ proviennent de la cession des titres de participation dans Tereos Industrie qu’Agora détenait depuis 25 ans. Ces résultats exceptionnels ont permis à la coopérative de redistribuer 4,2 M€ aux adhérents.

« Nous avons proposé un prix de campagne historique à 297,50 €/t en blé (base juillet moisson sans primes de stockage, ristourne exceptionnelle de 5 €/t comprise) et de 635 €/t en colza », s’est par ailleurs félicité Thierry Dupont. Environ 70 % des adhérents se sont engagés en prix moyen.

80 % d’engagement au prix moyen en engrais

À lui seul, le chiffre d’affaires des produits du sol a représenté 314 M€, soit une hausse de 26 %. « Le prix des engrais a atteint des niveaux historiques, il y a eu des craintes de pénurie mais grâce à la force d’Inoxa (union d’achats d’appros, NDLR), nous avons su gérer », s’est félicité Thierry Dupont. Au total, il y a eu 80 % d’engagement au prix moyen pour les engrais en 2022-2023, contre 40-50 % habituellement. « C’est un signe de confiance envers la coopérative, mais c’est aussi engageant car nous n’avions pas le droit de nous tromper », insiste le président.

« Dans ce contexte spécifique, nous avons demandé des acomptes pour l’achat des engrais mais ils n’ont pas été appelés, c’était une sorte de caution, révèle Agnès Duwer, directrice générale d’Agora. Ils ont représenté 40 M€. Avant la clôture de l’exercice, nous avons redistribué 600 000 € de ristourne sur les engrais engagés au prix moyen, en fonction du prix final. » « Cela montre la solidité de la coopérative et la force du collectif », soutient Thierry Dupont.

Partenariats avec Nestlé et Cargill

Forte de ces bons résultats, Agora s’estime solide pour « relever les défis de la transition agricole ». Pour cette campagne, le « projet de transformation Agora 2030 » s’est concrétisé au travers de différentes actions. La première a consisté à mettre en place des outils de pilotage de l’énergie sur ses sites (OptiElec et OptiSéchage) afin d’optimiser les coûts énergétiques.

Agora a ensuite concrétisé différents dossiers en lien avec le carbone, dans le cadre d’une « démarche structurée et globale ». Au total 295 adhérents sont impliqués dans ces initiatives : 58 dans la filière d’agriculture régénérative avec Nestlé, 16 dans le label bas carbone, 22 dans le programme Cargill Regen Connect, et 238 dans la filière colza bas gaz à effet de serre (15 000 t commercialisées avec une prime moyenne de 40 €/t).

Le défi de l’intergénérationnel

Pour 2023-2024, la coopérative entend « engager les générations dans le collectif ». « L’enjeu est de savoir comment faire évoluer le modèle coopératif et comment répondre aux attentes diverses des adhérents, confie Thierry Dupont. Le défi est l’intergénérationnel, c’est-à-dire faire cohabiter les jeunes et les anciens. »

Outre poursuivre ses actions envers l’agroécologie, Agora souhaite aussi adapter ses outils industriels à ses clients et à ses débouchés. Des réflexions ont notamment été engagées sur les capacités de réception de la collecte.