Invivo : « Il est de notre devoir d’ouvrir la voie »
Malgré le contexte économique particulièrement tendu, InVivo a fait part, lors de sa convention à Paris, mercredi 18 décembre, de ses ambitions en matière d’innovation et de digitalisation.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« L’avenir commence aujourd’hui ». C’est sous ce slogan qu’InVivo a placé sa convention 2024, tenue à Paris mercredi 18 décembre et qui a rassemblé 1 700 congressistes. « Parfaitement conscients des difficultés de l’agriculture et plus largement de la société, nous considérons qu’il est de notre devoir d’ouvrir la voie, de trouver et mettre en œuvre des solutions adaptées, de rassurer… », a introduit Jérôme Calleau, président d’InVivo.
Un chiffre d’affaires en retrait
Malgré un contexte macroéconomique tendu, Maha Al-Bukhari Fournier, directrice générale des finances, IT, juridique et M&A, a qualifié les résultats financiers de « très satisfaisants ». L’exercice 2023-2024 s’est clôturé avec un chiffre d’affaires de 11,7 Mds€, en repli à périmètre constant de 1,3 Mds€, en lien notamment avec le contexte économique difficile et la baisse marquée des prix des matières premières. L’activité de négoce enregistre un repli d’environ 600 M€ et le pôle agriculture d’un peu moins de 700 M€. Mais l’acquisition du géant australien United Malt Group en novembre 2023 a contribué « pendant huit mois pour un peu moins de 700 M€ de chiffre d’affaires », a-t-elle précisé.
Le pôle agroalimentaire (3,4 Mds€) a d’ailleurs été tiré par l’activité malterie qui a révélé de « très bonnes performances ». Malteries Soufflet est récemment devenue Soufflet malt, signe d’une réorganisation opérationnelle visant à franchir une nouvelle étape de développement. De son côté, le pôle blé d’InVivo, Episens, confirme sa reprise pour la troisième année consécutive.
Commerce des grains : « Le contexte est particulièrement violent »
Côté négoce international, « Soufflet négoce by InVivo a plutôt très bien performé avec 7,7 Mt de grains exportées, soit 25 % de l’export français », a fait part le DG de Soufflet négoce, Jean-François Lépy. Même si « le contexte est particulièrement violent » et que « beaucoup d’entreprises de la filière vont devoir réviser leurs certitudes et faire évoluer leur modèle d’affaire ».
Côté agriculture, InVivo compte toujours sur le consortium FertigHy auquel il appartient pour faire émerger une usine d’engrais décarbonés à Languevoisin (Somme) à l’horizon 2030.
Deux années de restructuration à prévoir dans le vin
Deux piliers d’InVivo sont particulièrement affectés par la conjoncture « morose » : le retail, victime de la météo pluvieuse et de l’érosion du pouvoir d’achat, et le vin, dont la consommation faiblit et la concurrence s’accroît. « Nous sommes dans un cercle vicieux, reconnaît le DG, Thierry Blandinières. Nos outils sont en surcapacité, nous avons deux années de restructurations pour retrouver et recréer de la valeur. »
Il y a quelques jours, Les Échos avaient fait part d’un désinvestissement potentiel d’InVivo dans le secteur du vin en indiquant que le groupe était prêt à céder la majorité du capital de Cordier à un partenaire. Une information qui n’a pas été confirmée lors de la convention.
« Celui qui ne sera pas doté de l’IA demain sera dépassé »
En dépit de ces difficultés, le groupe continue d’avancer en matière de digitalisation, que ce soit dans l’agriculture avec Aladin, qui vient d’être adoptée par Arterris, dans le retail, ou avec Episens, qui proposera fin janvier aux artisans boulangers une expérience digitale pour se réapprovisionner 24 h/24 en farine.
En outre, l’intelligence artificielle était à l’honneur. « Celui qui ne sera pas doté de l’IA demain sera dépassé », a résumé Jérôme Calleau. Parmi les initiatives lancées cette année figure l’IA Maïté qui, selon Stéphane Marcel, « donne des recommandations au chef malteur pour optimiser le processus de transformation », un service chatGPT interne ou encore la simplification de la gestion des produits référencés par Teract.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :