Max Havelaar France prête à développer une filière grandes cultures
L’ONG Max Havelaar France souhaite développer une filière grandes cultures après avoir fait ses premiers pas dans le lait. Elle a déjà bâti ses cahiers des charges et ses prix.
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Après le lancement de son label Fairtrade en lait avec la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin en mai 2022, l’ONG Max Havelaar France continue le développement de la démarche de commerce équitable « Nord-Nord » avec la filière grandes cultures pour une plus juste rémunération des producteurs français. Elle est prête à accueillir des opérateurs intéressés par ses cahiers des charges dédiés, ainsi que par sa politique de prix qui a été travaillée pour l’instant pour trois zones géographiques.
L’étude de cette nouvelle voie de valorisation pour les agriculteurs avait démarré en 2019 dans le Sud-Ouest et le Poitou-Charentes, après une analyse territoriale, avec la participation de deux coopératives pilotes comme Agrodistribution le décryptait dans un article publié en juillet 2021 après l’annonce d’une offre française « Nord-Nord » en mai 2021 par Max Havelaar. Mais l’explosion des prix des céréales en raison de la guerre en Ukraine a amené à suspendre la démarche.
Trois cahiers des charges grandes cultures
Aujourd’hui, l’ONG revient sur le marché français avec une offre qu’elle a continué de travailler et élargi à l’ensemble des grandes cultures, y compris les légumineuses, tout en reprenant ses principes développés à l’origine autour d’un prix minimum indicatif, d’un volet environnemental et d’un volet social.
En grandes cultures, trois cahiers des charges ont été établis : un pour les exploitations agricoles, un pour les organisations collectives de producteurs dont les coopératives, un pour les entreprises à l’aval, de l’organisme stockeur jusqu’à celles détenant la marque. Un négoce agricole va être concerné par ce dernier cahier des charges. Et deux types de contrats triennaux sont à acter : un contrat reliant le producteur à l’organisme stockeur et un contrat tripartite (accord de filière) reliant l’OS, le transformateur et la marque.
Des prix calculés pour trois territoires
Le contrat avec le producteur fixe un prix minimum déterminé par Max Havelaar et révisé annuellement selon l’évolution des indices Ipampa, l’acheteur pouvant bien sûr verser un montant supérieur. Ce prix minimum est construit sur la base des prix de revient calculés par des centres spécialisés en gestion comptable agricole, tout en prenant en compte un niveau de revenu de 1,5 Smic pour le producteur.
Pour la période du 1er mars 2024 au 28 février 2025, en blé tendre conventionnel, le prix minimum calculé s’établit à 284 €/t pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, à 291 €/t en Poitou-Charentes, et à 297 €/t dans sept départements du Sud-Ouest. « Ces prix sont donnés à titre indicatif car ils sont à discuter ensuite avec l’amont agricole afin d’être le plus proche de la réalité terrain, tient à préciser Jules Colombo, responsable des filières françaises chez Max Havelaar France. Nous pouvons bien sûr calculer les prix pour d’autres territoires ».
Une prime pour financer la transition
Une prime du commerce équitable de 12 €/t est à ajouter à ce prix minimum. « Cette prime est versée par l’aval de la filière au collectif d’agriculteurs certifiés pour aider à financer des projets en lien avec la transition agroécologique, le renouvellement des générations ou encore un soutien social », poursuit Jules Colombo. Il reste à l’acheteur à ajouter également les primes (ou appliquer les réfactions) liées à la qualité du produit ou au respect d’autres cahiers des charges.
Quant au volet environnemental, il se traduit au niveau de la production par le respect de pratiques agricoles durables basées sur la réglementation française et d’autres critères auditables progressivement, en année 0, 3 ou 6.
Un label ayant la confiance de plus de 80 % des consommateurs
Les deux autres cahiers des charges abordent les critères de certification propres à une organisation collective (appui aux producteurs, gouvernance…) et les volets traçabilité et composition des produits finaux.
Max Havelaar France compte sur la notoriété de sa démarche et de son label pour la mise en place et la réussite de cette filière grandes cultures avec, ainsi que le souligne Jules Colombo, « un label dans lequel plus de 80 % des consommateurs ont confiance ».
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