Prix ferme et prix d’acompte au coude-à-coude
En 2020-2021, le prix ferme et le prix d’acompte ont été, à un niveau identique, les principaux modes de commercialisation du blé, selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation. Il devrait en être différemment pour 2021-2022. L’analyse de Gautier Le Molgat, d’Agritel.
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Selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation, 35 % des céréaliers ont utilisé principalement le prix d’acompte pour fixer le prix de vente de leur blé tendre d’hiver sur la campagne 2020-2021, c’est-à-dire concernant la récolte 2020 (sachant que 15 % de notre panel de producteurs de blé l’autoconsomme). Cette proportion, globalement stable depuis quelques années, est toutefois plus importante pour ceux travaillant majoritairement avec une coopérative (42 %).
Le prix ferme pénalisé par la petite récolte
Le prix ferme en tant que principal mode de fixation du prix du blé, davantage fluctuant selon les années, semble avoir été un peu moins utilisé pour cette campagne qui se termine (34 %, soit 3 points de moins par rapport à 2019-2020). Même s’il est davantage choisi par ceux travaillant principalement avec un négoce (47 %), il revient donc au même niveau que le prix d’acompte.
« D’une part, les niveaux de prix en 2020 en avant-récolte n’avaient pas vraiment offert d’opportunités pour fixer des prix, commente Gautier Le Molgat, DGA d’Agritel. D’autre part, la récolte 2020 a quand même été en baisse de presque 25 %, cela a libéré moins de volumes pour le prix ferme, car les agriculteurs honorent d’abord les prix d’acompte, les prix minimums garantis, les contrats indexés, et seulement après, vendent le reste. »
Une volatilité en hausse depuis septembre
Les proportions de vente au cours du jour et au prix moyen devraient différer sensiblement pour la campagne 2021-2022, en raison de la hausse des prix et de la volatilité depuis septembre. « Les niveaux actuels en avant-récolte risquent de faire évoluer les équilibres pour la campagne 2021-2022 en faveur du prix ferme », confirme l’analyste.
Concernant les autres modes de commercialisation, les contrats indexés sur les marchés à terme (4 %) et les prix minimums garantis (5 %), ils viennent en appui des deux autres, sans réellement progresser. Seules les ventes sur le marché à terme en direct semblent croître nettement, de 1 à 4 %. « Le fait que les agriculteurs s’intéressent davantage à la commercialisation peut expliquer cette augmentation, avance Gautier Le Molgat, d’autant plus dans un environnement à nouveau volatil où les marchés à terme sont plus réactifs que les marchés physiques. »
Renaud Fourreaux
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