LCA Nouvelle-Aquitaine planche sur la souveraineté alimentaire
La Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine a organisé son assemblée générale à Bordeaux, le 25 mai, à l’occasion du Salon de l’agriculture régional. Philippe Sommer, délégué régional, fait le point sur les projets.
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« Produire plus, produire mieux et produire durable » sont les trois piliers qui soutiennent le manifeste rédigé par La Coopération agricole, à l’occasion des élections législatives de juin, présenté lors de l’AG de la section régionale Nouvelle-Aquitaine.
« Il s’agit d’interpeller les pouvoirs publics sur des orientations nationales, déclinées régionalement, visant à apporter des solutions concrètes qui répondent aux enjeux actuels, confie Philippe Sommer, délégué régional de LCA Nouvelle-Aquitaine. Lorsqu’on voit la nouvelle dénomination du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, on se dit qu’on est exactement dans le sujet. »
Gel, grippe aviaire, Covid…
Sur la région Nouvelle-Aquitaine, qui regroupe 250 coops et 62 000 agriculteurs, les enjeux locaux visant à assurer la souveraineté alimentaire sont forts, mais pas toujours faciles à tenir. Le gel qui a touché les filières fruits et légumes, les grippes aviaires à répétition, dans le sud de la région, puis au nord, chez Terrena, le Covid qui a notamment affaibli le secteur viti-vinicole, la sécheresse précoce qui hypothèque la récolte de céréales. Et enfin, la grêle, toute récente, qui a fait des dégâts en Poitou-Charentes… Autant d’obstacles qui handicapent périodiquement la production.
Poulets, tomates et grandes cultures
« En Nouvelle-Aquitaine, on remet toujours sur la table la question de l’eau, avec l’urgence de créer des réserves pour lutter à la fois contre la sécheresse et le gel, poursuit le délégué régional. Par ailleurs, nous pourrions produire plus de poulets, pour faire baisser les importations qui atteignent aujourd’hui 40 %, et approvisionner la restauration. Idem pour les tomates, pour lesquelles nous sommes aussi déficitaires. Les coops projettent ainsi d’implanter de nouveaux bâtiments de production de volailles et des serres. De son côté, Terres du sud pourrait développer la culture de tomates en plein champ. Quant aux grandes cultures, nous voulons consolider la filière autour des exportations. »
Énergie et R&D
Le développement des énergies renouvelables est également important. De nombreuses coops sont engagées dans des projets de méthanisation, mais s’interrogent sur la volonté de l’État de revaloriser ou non le prix de rachat de l’électricité. Dans le secteur des panneaux photovoltaïques, Euralis porte de gros projets de couverture de tous ses bâtiments agricoles.
Quant au vaccin contre la grippe aviaire, porteur de beaucoup d’espoir pour stabiliser la filière palmipèdes, il va entrer en test et devrait être utilisable dans deux ans. En attendant, Maïsadour et Euralis, fragilisés sur leurs filières foie gras, cherchent à s’associer, mais attendent toujours le feu vert de l’Autorité de la concurrence.
Néo Coop, dix jours de diagnostic
Enfin, LCA Nouvelle-Aquitaine travaille étroitement avec le conseil régional, qui a mis en place le dispositif Néo Terra, dédié à la transition énergétique et écologique, et a récemment signé une feuille de route sur les outils de biocontrôle.
Au printemps, la Région a également lancé le projet Néo Coop, un budget de 700 000 € sur deux ans, pour aider environ 25 coops de taille moyenne à réaliser un diagnostic autour de la transition écologique, le bien-être animal et l’alimentation durable. Sept coops sont d’ores et déjà engagées. Reste à choisir le cabinet conseil qui les accompagnera. Le premier comité de pilotage se réunira début juillet.
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :