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La filière CRC veut insuffler un nouvel élan pour 2026

Marc Bonnet, DG du GIE CRC, Yohann Girod, président, et Michel Deketelaere, directeur scientifique, lors de l'assemblée générale de la filière CRC, mardi 25 novembre, à Paris.

Sonné par la faiblesse de la récolte 2024 puis par la perte d’adhérents industriels, le GIE CRC veut tirer profit d’une meilleure récolte 2025 pour rebondir, en engageant de nombreux projets dont la mise en place d’un outil de scoring des pratiques agricoles. En outre, deux nouveaux OS intègrent la filière.

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La campagne 2024-2025 n’aura pas manqué de secouer la filière CRC. D’abord du fait d’une récolte 2024 amputée de 150 000 t, atteignant à peine les 400 000 t. Mais aussi en raison du départ d’industriels et de distributeurs, en premier lieu le duo Intermarché-Agromousquetaires. « On est des victimes collatérales d’arbitrages en faveur des marques de distributeurs », constatait Yohann Girod, président du GIE CRC, et également DG d’Ynovae, lors de l’assemblée générale de la filière, mardi 25 novembre à Paris.

La nouvelle campagne se présente sous de meilleurs auspices, avec un volume de collecte certifiable estimé à 550 000 t et une qualité dans les clous. « Il n’y a pas de problématique d’approvisionnement cette année », se félicite Marc Bonnet, DG du GIE CRC. « Mais la difficulté réside pour les producteurs dans les prix de vente. Il manque 30 à 40 €/t pour qu’il y ait de la rentabilité. » La prime de 30 €/t liée à la filière permet cependant d’amortir en partie le choc. « Quand le blé vaut 160 €/t, la prime de 30 €/t a davantage de valeur », fait remarquer le président.

Armbruster revient « avec plaisir »

Le GIE a également accueilli deux nouveaux adhérents dans son collège des organismes stockeurs : un OS « très engagé dans le bio », qui souhaite rester discret, et Armbruster. Le négoce alsacien avait déjà rejoint la filière au début des années 2000 puis l’avait abandonnée par la suite.

« Nous y revenons avec plaisir », assure André Streicher, directeur industriel et céréales chez Armbruster, et ceci à la faveur d’un partenariat avec les Moulins Dormoy (Maison Foricher), à Fougerolles-Saint-Valbert (Haute-Saône), meunier qui souhaite diversifier son sourcing en blé. « Nous aurons une production CRC pour la récolte 2026, avec une ambition assez modeste pour démarrer, autour de 1 000 à 3 000 t/an. »

Une évolution du cahier des charges

Pour 2026, le GIE CRC s’apprête à faire évoluer son cahier des charges pour la neuvième fois depuis son existence. Avec deux axes principaux : une simplification de l’architecture du référentiel et l’intégration des mélanges variétaux dans le dispositif. Une première tentative à ce sujet en 2020 n’avait pas abouti. « Nous avons depuis consolidé notre socle de connaissances et une première proposition a été soumise il y a quelques jours à notre organisme de certification, Bureau Veritas », fait savoir Gauthier Brochereux, responsable qualité de Caps vert, la structure détentrice des cahiers des charges et de la marque.

En outre, un groupe de travail a été mis en place cette année autour des ergots et des alcaloïdes. « Nous allons profiter des deux campagnes à venir pour assurer une transition vers l’échéance réglementaire de 2028. »

Un outil de mesure des pratiques agricoles

Le GIE s’apprête également, dans le courant du premier semestre 2026, à déployer son outil informatique Cogit’Air, pour permettre aux OS de mesurer les pratiques agricoles et les marges de progrès. Cela concernera les émissions de gaz à effet de serre, la captation de CO2, la préservation de la biodiversité et la préservation de la ressource en eau. Une note globale fera la synthèse de ces quatre items. « Nous serons la seule filière à suivre 3 000 producteurs sur quatre piliers environnementaux importants, sans oublier la qualité sanitaire et technologique », met en avant Michel Deketelaere, directeur scientifique du GIE.

Un plan de communication à 350 000 €

Enfin, l’organisation va mettre en œuvre un plan de communication sur l’année 2026. Doté de 350 000 €, il sera orienté aux deux tiers vers les entreprises et pour le tiers restant vers les consommateurs. En B-to-B, explicite Marc Bonnet, il s’agit de « ramener la confiance au sein de nos partenaires », et en B-to-C, de « toucher le consommateur au travers de son acte d’achat pour créer une considération autour de la démarche ».

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