Lur Berri se déploie dans le numérique

Arrivé en septembre 2022 au poste de directeur digitalisation de Lur Berri, Julien Ramezi va vivre une étape importante dans les prochaines semaines. En effet, d’ici à la fin de l’année, la plateforme digitale de la coopérative du Sud-Ouest va être déployée chez ses 5 100 agriculteurs adhérents. « L’objectif, c’est de recentraliser l’ensemble des relations avec les agriculteurs et de leur mettre à disposition un outil qui permet des échanges entre la coopérative et eux, le suivi de l’activité, la descente d’informations… », énumère Julien Ramezi.

Ce Breton de 45 ans a d’ailleurs été embauché dans le but précis de « répondre à la volonté du groupe d’évoluer sur la transition digitale, indique Caroline Roussy, la directrice projets. Les missions de la coopérative ont changé vis-à-vis des agriculteurs qui ont des attentes et des besoins différents. En interne, nous souhaitions aussi digitaliser les process. L’idée était enfin que cette digitalisation aille vers nos partenaires. »

« De l’autre côté de la barrière »

Cette digitalisation est un projet à la fois de personnes et d’organisation. « C’est un changement pour lequel on a mis les moyens, les fonctions, les postes… », poursuit Caroline Roussy. Dans ce contexte, Julien Ramezi « avait le profil parfait ». Après des études d’ingénieur agricole à Purpan, il a été en effet, pendant dix-huit ans, chef de projet, puis directeur de site dans la société Kerhis qui édite et déploie des solutions informatiques dans les coopératives, négoces, abattoirs…

D’ailleurs, en 2015, « j’étais en direction de projet pour mettre en place l’équipement de gestion de l’activité palmipèdes chez Lur Berri, se souvient Julien Ramezi. Donc je connaissais la coopérative. » Il sourit. « Je suis content d’être passé de l’autre côté de la barrière. Parce que cela me titillait de rematérialiser le concret, de savoir pourquoi je fais du logiciel. L’important, dans le digital, c’est l’utilité. Le reste, c’est de la littérature. »

Bien sélectionner les partenaires

Julien Ramezi n’est « pas du tout geek » et voit la digitalisation uniquement comme un outil pour « gagner en efficacité, traçabilité, communication et performance et pour éviter des tâches redondantes ». Aussi, l’enjeu de la future plateforme digitale sera d’interconnecter des dizaines d’outils informatiques, internes comme externes. Ce n’est pas rien !

Mais il sait que sa mission sera loin d’être terminée après le déploiement : « Ce n’est pas un projet one shot. C’est une plateforme digitale qui va vivre, qu’on va faire évoluer. » L’étape suivante sera d’ailleurs sans doute d’y intégrer des outils d’aide à la décision pour les adhérents. « La difficulté, admet-il, c’est qu’il y a tout un tas de partenaires potentiels. Donc il faut voir quels interlocuteurs répondent à un réel besoin des agriculteurs. Sachant que ces besoins peuvent être très divers. » Le retour au concret, toujours.