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Face aux aléas, Sénalia pousse plus loin la diversification

Didier Verbeke, président de Sénalia (à g.), et Gilles Kindelberger, directeur général, lors de la réunion d'information annuelle, vendredi 10 janvier, à Paris.

À l’occasion de sa réunion d’information annuelle, vendredi 10 janvier, l’union Sénalia a présenté ses investissements dans l’amélioration de la qualité des produits, les nouvelles prestations de tri associées et l’entreposage. Tout en confirmant la faiblesse de l’export de céréales cette campagne.

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Sénalia, qui exploite des terminaux céréaliers et agro-industriels au port de Rouen (Seine-Maritime), a démarré sa réunion d’information, vendredi 10 janvier à Paris, par un point sur la campagne 2023-2024. « La campagne a été bonne, bien que marquée par de forts écarts mensuels sur les volumes en entrée et en sortie, présente Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia. En décembre 2023, nous accusions déjà une baisse de chargements, notamment sur le blé (-52 % par rapport à décembre 2022). Heureusement, les mois de janvier, février et mars ont été très actifs : 1,48 Mt chargées. » Au 30 juin 2024, les tonnages de céréales se stabilisent autour de 4 Mt.

En ce qui concerne l’export, 64 % des flux ont été réalisés à destination de la Chine (+ 8 pts), du Maroc et de l’Algérie.

Le bilan de l’exercice est positif, avec un chiffre d’affaires de 44 M€ (+ 13 %), un EBE de 12 M€ (+ 16 %) et un résultat net de + 6 %. La capacité d’autofinancement du groupe a crû de 24 % pour atteindre 11 M€. La baisse de 6 % des activités à l’export (225 000 t en moins) a été compensée de moitié par les autres métiers.

Gagner en qualité

La gestion des insectes morts reste une problématique pour Sénalia. « Nous travaillons d’arrache-pied à un programme d’investissement sur des outils d’amélioration du travail du grain pour enlever les insectes morts et améliorer la qualité des produits réceptionnés », poursuit le DG.

Ainsi, le silo de Bonnières-sur-Seine (Yvelines) a été équipé d’un nettoyeur séparateur. Cette démarche s’inscrit aussi dans une demande, en hausse, pour des céréales stockées « sans pesticides de stockage » (SIS).

À la suite des résultats « déjà très positifs » de l’équipement, l’union a prévu de moderniser ses silos d’export à Rouen (refroidissement, tri) pour améliorer la qualité des grains transportés, mais aussi élargir sa gamme de prestations réalisées. Le projet devrait représenter une enveloppe de 4 à 5 M€.

Réduire les charges d’exploitation

Face à une rude concurrence internationale (émergence de la Russie, l’Ukraine et la Roumanie sur le marché européen des céréales, orientation de la Chine vers l’orge australienne, situation tendue avec l’Algérie) et aux aléas climatiques (récolte 2024 céréales à paille en recul de 22 % par rapport à la moyenne 2019-2023), Sénalia a fait le choix de diversifier ses activités.

Côté débouchés, la perte de certains acheteurs historiques (la Chine pour l’orge brassicole, l’Algérie pour le blé) pousse l’union à trouver de nouveaux débouchés. « D’où l’importance de privilégier la qualité », précise Gilles Kindelberger. Sénalia a ainsi signé, en avril 2024, un partenariat avec Tereos et Futerro pour le transit de 250 000 à 300 000 t de bioplastique PLA (acide polylactique) à base de blé.

Pour la campagne en cours, Sénalia a prévu de n’exporter « que 1,6 Mt cette année », contre 4 à 5 Mt habituellement. « Cela a pour conséquence la mise en place de l’activité partielle et l’ouverture des sites à mi-temps afin de réduire les charges d’exploitation et limiter la casse », indique le DG de Sénalia, qui va passer la main à son successeur dès la prochaine campagne.

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