À partir de la prochaine campagne, la Criv, contribution à la recherche et innovation variétale qui remplace la CVO sur les semences de ferme, passera de 0,7 à 0,9 €/t prélevé sur la collecte des céréales. Les obtenteurs ne vont pas pour autant engranger plus de droits d’obtenteur, car le remboursement aux agriculteurs qui achètent des semences certifiées augmente lui aussi. Il va passer à 5 €/q de semences achetées, contre 2,80 € auparavant.
L’écart entre semences de ferme et certifiées se resserre
Avec la réévaluation de ces deux taux, la filière semences parie sur un attrait plus important des semences certifiées pour les agriculteurs. « Jusqu’à présent, avec un rendement de 72 q/ha, un semis à 135 kg/ha et un montant de droit d’obtenteur de 7,96 €/q, les semences certifiées contribuaient pour 12 €/ha à la sélection variétale, et les semences de ferme pour 5 €/ha, a expliqué Julien Constant, secrétaire général de la section céréales à paille au Gnis, lors de la réunion régionale Nord et Est du 9 mai à Maisseny, près de Saint-Quentin (Aisne). Avec le nouvel accord, les semences certifiées vont contribuer pour 10,50 €/ha et les semences de ferme, pour 6,50 €/ha. L’écart entre les deux va se resserrer, de 7 €/ha à 4 €/ha. »
Comment communiquer sur cet écart qui se réduit entre les deux types de semences ? Comment mettre en avant cette information auprès des agriculteurs ? Cette tâche, qui revient aux distributeurs, a suscité beaucoup d’échanges entre les nombreux organismes stockeurs présents au cours de cette réunion. Le Gnis a prévu de communiquer dès la fin juin, par des pages de publicité dans plusieurs journaux, dont La France agricole. Il organise également un concours qui associe l’agriculteur et son distributeur, avec à la clé 15 ha de semences certifiées offerts pour les gagnants.
Une attente forte pour l’apport de la génétique
« Un investissement en faveur de la recherche de 4 €/ha, c’est seulement 0,4 % du chiffre d’affaires pour l’agriculteur, avance Joël Blot, directeur commercial d’Agri-Obtentions. Ce n’est vraiment pas élevé. » Pour le responsable semences d’une coopérative, l’argument de la semence certifiée qui va coûter 3 à 4 € de moins à l’hectare semble plus percutant.
Les semenciers sont confiants dans l’intérêt en faveur des semences certifiées que ce nouvel accord va susciter chez les agriculteurs. « D’après notre enquête Gnis-BVA, en moyenne, en 2018, 79 % des agriculteurs de la région Nord ont semé au moins une nouvelle variété, 84 % dans la région Est, souligne Benoît Laffineur, délégué régional Nord au Gnis. Ce qui montre qu’il y a une attente très forte de la part des agriculteurs pour l’apport de la génétique. »