Le déficit régulier de ses activités fruitières a amené le groupe coopératif lotois à en céder une importante partie à la société Cancel, à Moissac (Tarn-et-Garonne), fin 2018. « Nous n’avons gardé que les noix, les asperges et les marrons, confie Pierre-Olivier Prévot, le nouveau directeur général de la Capel. Nous mettons en place des partenariats avec quatre structures de commercialisation, avec lesquelles nous souhaitons trouver des synergies, pour valoriser correctement ces productions. »
La production porcine confiée à APO
Le second désengagement de la coop concerne sa filière porcine, 81 000 porcs charcutiers produits par an, dont 51 000 sous label Porc du Limousin et Porc au grain du Sud-Ouest, et 30 000 pour l’IGP Jambon de Bayonne et la filière Bleu-Blanc-Cœur. Parmi ceux-ci, 2 500 sont bio.
« Nous avons beaucoup perdu lorsque la société de découpe Coulaud-Penaud à Limoges (Haute-Vienne), que nous avions reprise en 2017, a fermé l’année dernière, à la suite d’une liquidation judiciaire, explique le DG. Cela nous a coûté très cher. N’ayant plus qu’une structure d’aval, également fragilisée, nous avons finalement décidé de ne plus gérer cette activité nous-même, mais de la confier à la coop aveyronnaise APO, à laquelle notre organisation de producteurs a adhéré. Les périmètres géographiques des deux structures sont parfaitement complémentaires. »
Un partenariat renforcé en bovin avec l’Italie
La Capel se recentre ainsi sur sa production bovine, importante activité qui représente 1 700 apporteurs, pour laquelle elle a renforcé ses échanges avec l’entreprise italienne Parma (groupe Inalca) à laquelle elle vend ses broutards limousins. Un partenariat exclusif et direct a été mis en place au sein de Parma-Capel, une société appartenant aux deux tiers à Parma et un tiers à Capel, créée il y a quinze jours. Cela devrait permettre à la coop de « raisonner en filière » et d’avoir une logique de programmation pour organiser le flux en fonction des besoins de l’abatteur.
Ovins et palmipèdes se développent
La filière ovine, première en France pour la production de label (label agneau fermier du Quercy), devrait également se développer, en partenariat avec l’abattoir Destrel de Gramat (Lot), qui commercialise 98 % des agneaux. Il s’agira, ici aussi, de mieux programmer la production, selon une logique de mise en marché, ce qui donnera plus de visibilité aux éleveurs et une meilleure valorisation du produit.
Enfin, l’activité palmipèdes de la Capel et sa filiale de transformation La Quercynoise poursuivent leur développement, tout en continuant à maîtriser les paramètres de biosécurité imposés à la filière, sur lesquels la coop a « un temps d’avance », notamment en termes de densité des animaux dans les élevages.
Trois Gamm vert et quatre dépôts fermés
La Capel, qui a réalisé un chiffre d’affaires stable en 2018, à 270 M€ contre 275 M€ en 2017, mais qui s’attend à de moins bons résultats cette année, a également mis en place un plan social pour supprimer 37 postes début 2019, sur un effectif de 750 personnes. Pour redresser les comptes, le groupe a aussi fermé trois magasins Gamm vert et quatre dépôts d’agrofournitures.