L’incendie de l’usine de pop-corn au cœur de l’été
L'usine de Sphère Production, filiale d'Océalia, a pris feu fin juillet. Malgré l'électrochoc, les équipes ont su rebondir rapidement.
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En cette soirée du mercredi 31 juillet 2024, ils sont quatre salariés présents sur le site de production de pop-corn de Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Maritime) appartenant à Sphère Production, filiale du groupe coopératif Océalia. Peu avant 20 h, l’un d’eux repère un départ de feu dans le bâtiment. Il tente de l’éteindre avec un extincteur mais s’aperçoit rapidement que cela ne suffira pas, et que le risque de s’intoxiquer avec les fumées est trop grand. Il prévient les trois autres collègues pour qu’ils se mettent en sécurité, appelle les pompiers et la direction, notamment le directeur des investissements qui habite tout près. En vacances loin de l’usine, après avoir été mobilisés en juillet pour gérer une éventuelle intrusion du convoi de l’eau, Mathieu Staub, DG d’Océalia, et Guillaume Lamy, directeur du pôle agroalimentaire, sont prévenus. Le directeur de Sphère Production, également en congés, sera à 4 h du matin sur site. Les présidents d’Océalia et de sa filiale se rendent également sur place le soir même ainsi que le maire et la sous-préfète.
Un groupe WhatsApp
« Nous avons ouvert un groupe WhatsApp où nous étions sept personnes issues de la direction et de la communication de la coopérative, et trois externes : notre courtier en assurance et deux experts », expliquent Mathieu Staub et Guillaume Lamy, qui gèrent alors la crise à distance. « Intégrer les assureurs dans le groupe a été un vrai plus : ils nous ont donné des conseils, ont veillé à ce que nous ayons bien pensé à prévenir la Dreal, par exemple, et à lancer les analyses qui allaient nous être demandées. Cela nous a permis d’être plus efficaces et d’anticiper. »
Si le feu a été maîtrisé dans la nuit, les pompiers resteront jusqu’au vendredi midi pour notamment veiller sur le stock d’huile qui brûlait. L’usine est détruite mais aucun blessé n’est à déplorer.
Une cellule d’écoute
Dès le lendemain, 9 h, le directeur organise une réunion avec l’ensemble du personnel sur le deuxième site de Sphère Production, à Pons, à 10 minutes en voiture. Il explique la situation aux salariés, les rassure, leur propose un soutien psychologique et leur confirme la volonté du groupe de reconstruire l’usine et de redémarrer l’activité au plus vite. « Dans nos exercices de préparation à la gestion de crise, nous n’avions pas pensé à une cellule d’écoute, mais elle s’est révélée spontanément nécessaire, précisent les dirigeants. La cellule d’accompagnement, organisée avec la MSA, a rencontré tous les salariés dans la foulée et certains ont continué ce suivi. »
Dès le jeudi également, les clients ont été contactés. « Nous avons reçu un vrai soutien de leur part et la plupart continuent avec nous, malgré une production fortement réduite. » Un premier communiqué de presse a aussi été diffusé ce jour-là, un second le lendemain rappelant qu’un plan de continuité était mis en place pour les clients et les producteurs de maïs.
Le site de Pons a pu accueillir progressivement la production en 3x8 grâce à des investissements lancés dans la foulée de l’incendie. Le déménagement des serveurs informatiques, la réorganisation des équipes qui n’ont pas subi de chômage : tout s’est enchaîné très rapidement.
Un bel esprit d’équipe
« Nous sommes très humbles sur ce dossier et ne souhaitons pas être donneurs de leçons, car nous avons beaucoup à apprendre, soulignent les dirigeants. L’incendie a été bien géré, mais chaque crise est différente. Même si dans les exercices, on essaye de tout prévoir, lorsque cela arrive vraiment, nous ne sommes pas préparés dans le détail. La perte de l’usine a été un électrochoc, mais elle a été le révélateur de la bienveillance et de la solidarité des hommes et des femmes qui travaillent avec nous, et d’un bel esprit d’équipe. Cela nous a procuré une grande joie et de l’émotion d’observer ce que l’on supposait déjà, à savoir un grand attachement de tous au produit et à la filière. Le pop-corn, c’est une fierté au sein d’Océalia. »
Sommaire
Quand les coops et négoces font face à une crise
- Se préparer et anticiper
- Agir pendant la crise
- Quand la fusion est retoquée
- Après l’explosion, un système de sécurité novateur
- Des vols de phytos en recrudescence
- Stabilité retrouvée après une gouvernance menacée
- L’incendie de l’usine de pop-corn au cœur de l’été
- Une cyberattaque qui aurait pu mal se terminer
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