« Cette nouvelle tour de séchage est faite pour servir les marchés du monde entier », a assuré Daniel Delahaye, directeur général de la coopérative Isigny Sainte-Mère, le 30 septembre dernier, à l’issue de la visite du chantier de l’unité 3 (U3) en cours de construction, sur le site d’Isigny-sur-Mer dans le Calvados. Et de poursuivre : « Nous visons à servir nos propres clients actuels dans les pays du Moyen-Orient et de la ceinture sino-asiatique, mais pas seulement. Nous visons aussi des pays additionnels en Afrique, alors que nous y sommes jusqu’ici très peu présents. »
« La pleine charge (de l’unité 3) est espérée pour 2023 », a annoncé Daniel Delahaye, DG de la coopérative Isigny Sainte-Mère. © A. DUFUMIER
Équilibrer le risque client et le risque pays
Ainsi le client chinois et associé non coopérateur chinois H & H Biostime n’aurait pas spécialement la priorité sur cet outil qu’il contribue à financer à hauteur de 10 millions d’euros sur un total de 82 M€ (prenant en compte l’usine et les aménagements nécessaires sur le site). « Notre stratégie est d’équilibrer notre risque client et aussi le risque pays », complète Camille Mancelle, le directeur commercial des laits infantiles.
Une capacité de 28 000 t par an pour l’U3
L’U3, d’une capacité de 28 000 t par an, sera en mesure de produire toute la gamme déjà en production sur l’unité 2. Il s’agit de laits infantiles de 1er, 2e et 3e âges classiques et premium, mais également des laits à fins médicales FSMP (Foods for Special Medical Purpose). Le débouché des laits différenciés sur les pratiques d’élevage et le terroir continuera d’être exploré.
« Le marché des laits infantiles est en grande partie accaparé par des entreprises multinationales. Avec notre entreprise locale à taille humaine au sein d’un bassin laitier exceptionnel, il y a aujourd’hui des produits que nous sommes devenus les seuls à pouvoir faire », constate Camille Mancelle.
Prendre le temps de faire de la qualité
Avec la construction de ce nouvel outil qui doit démarrer sa production industrielle fin 2020, la laiterie sera en mesure de produire 70 000 t de poudre de lait infantile. Cela représente 3 % de la production mondiale actuelle (2,5 millions de tonnes) sur un marché en croissance continue régulière.
« La montée en charge démarrera fin 2020 avec, idéalement, une progression à un tiers de la capacité en 2021, deux tiers en 2022 et la pleine charge est espérée pour 2023, mais cela peut aussi prendre cinq ans. Nous devons prendre le temps de faire de la qualité, comme nous avons sur le faire avec U2 », souligne Daniel Delahaye.