MARC DEVIE, EXPERT AGRONOMIE TERRAIN ET LIONEL LAUNOIS, EXPERT INNOVATION AGRONOMIE, CHEZ VIVESCIA « Des temps forts tout au long de l'année »

«Actuellement, on estime qu'entre 5 et 10 % de notre zone de chalandise est concernée par de fortes infestations d'adventices résistantes aux fops (graminées) et aux inhibiteurs de l'ALS (graminées et dicotylédones) », analyse Marc Devie. Un chiffre qui reste modeste, mais « la crainte, c'est l'effet ciseaux, avec la disparition programmée de substances actives, en parallèle de la perspective de développement des inhibiteurs de l'ALS sur d'autres cultures, explique Lionel Launois. Le retrait du ioxynil (groupe HRAC C) est prévu pour 2015, c'est-à-dire demain. En soi, la problématique n'est pas récente : les premiers cas de résistances aux graminées (aux fops) sont apparus il y a une quinzaine d'années. Quant à la résistance aux inhibiteurs de l'ALS, on est confronté au problème depuis 2004-2005 ». Depuis le début, la coopérative communique auprès de ses adhérents sur le sujet. « D'une part, nous rappelons les fondamentaux dans la rubrique herbicides de notre guide de protection des cultures, édité chaque année, relate Marc Devie. Les grilles de risque AFPP y sont intégrées, et nous rappelons les différents leviers agronomiques et les modes d'action des herbicides. D'autre part, chaque semaine, nous pouvons, si besoin, faire des rappels dans nos messages techniques diffusés par internet. C'est un service opérationnel de février à décembre, et notamment pendant l'interculture, où nous rappelons l'importance des moyens de lutte autres que chimiques. Nous avons aussi mis en place il y a quelques années une plate-forme expérimentale, visitée par de nombreux agriculteurs. » « Il y a plein de temps forts tout au long de l'année : réunions agriculteurs, visites d'essais... », résume Lionel Launois. Le rôle du TC est essentiel pour déterminer la cause d'un échec de désherbage. « La décision de faire un test en labo pour confirmer la résistance ne se prend pas sans discussion avec le producteur, prévient Lionel Launois. En effet, une mauvaise efficacité peut être liée à une application tardive (adventices développées), une dose trop réduite, ou encore des conditions climatiques défavorables. Au total, entre 20 et 40 analyses par an sont faites, en collaboration avec les firmes phytosanitaires. »