Si la récolte de blé française est catastrophique, la situation est bien différente à l'échelle de la planète. La production mondiale atteindrait 736 Mt, soit une hausse de 23,26 Mt par rapport à la moyenne quinquennale, d'après les estimations Agritel début août. En Russie, la récolte de 70,1 Mt (source Agritel Kiev) serait en augmentation de 8,9 Mt par rapport à l'an passé, un chiffre qui monte à 15,8 Mt en le comparant à la moyenne quinquennale. Idem aux Etats-Unis, avec une production en hausse de 5,7 Mt par rapport à 2015, tandis que l'Europe accuse un recul de 17 Mt. « La baisse de la production de blé en Europe est compensée par la hausse de la moisson en Russie et aux Etats-Unis », analyse Michel Portier, directeur général d'Agritel. En outre, les stocks mondiaux restent sur des niveaux élevés. En somme, un cocktail parfait pour des prix bas, même si « la consommation mondiale est en croissance », rappelle Michel Portier. « Mais les prix vont repartir, prévoit pour sa part Renaud de Kerpoisson, président d'Offre et demande agricole. Les Américains vont faire de la rétention, l'Europe n'exporte plus : la Russie va se retrouver seule, et arrêter de brader ses blés. »