La récolte mondiale de blé dur 2016 est l'une des plus fortes jamais enregistrées, à la faveur de très bonnes récoltes partout dans le monde excepté au Maghreb et en Turquie. Surfaces en hausse de 4 % et surtout rendements qui gonflent de 30 %, le Canada, premier exportateur mondial, engrange même une récolte record, et de loin, proche de 7,3 Mt. On pouvait s'attendre à des prix moroses. C'était sans compter les conditions climatiques pluvieuses depuis août, puis neigeuses, suscitant des craintes sur la qualité. 5 % des grains seraient fusariés (contre 3 % l'année dernière), avec des mycotoxines avérées, et le taux de protéines serait en baisse, passant à moins de 15 %. Conséquence : la moitié des blés durs serait classée en catégories Cwad 4 et 5 (les plus mauvaises) et 20 % seulement en catégories Cwad 1 et 2 (contre une moyenne de près de 60 % pour les dix dernières années). L'écart entre le blé dur de plus haute qualité (Cwad 1) et le blé tendre (CWRS) a monté en flèche pour dépasser les 100 $/t.