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Alimentation animale La nouvelle vague

Industrie lourde puisqu'elle produit 21 millions de tonnes dans 300 usines, l'alimentation animale n'est pourtant pas une industrie statique. Les réglages sont toujours plus fins que ce soit pour la formulation des aliments ou la chasse aux économies d'énergie. La survie est à ce prix.

Les crises qui ont émaillé l'histoire de la nutrition animale l'ont poussée à évoluer : embargo sur le soja en 1973, Pac, crise de l'ESB, arrêt des antibiotiques facteurs de croissance... La baisse tendancielle des volumes, depuis le début du XXIe siècle, cache en fait de réelles évolutions de ce marché mature qui a dépassé 23 Mt en 2001, pour descendre à 21 Mt en 2014. A la croisée des productions végétales et animales, cette industrie est directement dépendante de nombreux facteurs externes, de l'évolution des réglementations et du contexte sociétal, à la volatilité des matières premières, en passant par l'organisation des filières à laquelle les industriels veulent répondre au niveau local comme au niveau national. C'est notamment l'objectif d'Oqualim, double démarche de certification qualité des usines et de mutualisation des contrôles sur les matières premières, auxquelles adhèrent désormais la majorité des usines. La sécurité sanitaire est un axe prioritaire, que ce soit dans la lutte contre les salmonelles, la détection précoce de contaminations dans les matières premières, le suivi des contaminations croisées en usine ou les propositions qui se multiplient pour contrer les effets des mycotoxines. Quoiqu'elle n'apparaisse pas à proprement parler comme une industrie innovante en terme de rupture, les exemples d'innovations abondent, de l'emblématique intégration des oméga 3 à la généralisation des enzymes, de la valorisation de nouveaux coproduits à la réduction des consommations d'énergie par l'automatisation... Les progrès sont probablement plus évidents en prenant de la hauteur « historique ». Ainsi, sur dix ans (2003-2013), l'indice de consommation du porc charcutier est passé de 2,94 à 2,77, soit une baisse de 5,8 % de la quantité d'aliments nécessaire pour produire un kilo de viande. La baisse est même supérieure en poulet de chair (- 6,4 % pour un IC désormais à 1,74) et pour le lapin (- 10 % avec un IC à 3,3 en 2013). Bien sûr, ce recul n'est pas exclusivement lié aux évolutions de formulation, puisque la sélection génétique offre des animaux plus performants, mais cette dernière n'aurait pu être valorisée sans la nutrition animale. Les enjeux de l'innovation ne s'arrêtent pas à la productivité, la qualité et la sûreté des produits finis : le respect de l'environnement avec la réduction des rejets (d'azote et de phosphore, comme de méthane), le bien-être animal, la nutrition-santé pour le consommateur final (profils nutritionnels, réduction du taux de gras des viandes...) comme l'éthique (soja responsable produit sans déforestation) sont autant de leviers d'innovation actionnés progressivement. Il faut aussi répondre aux nouvelles concurrences émanant d'anciens clients européens comme l'Allemagne...

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