Auvergne Puiser la force dans le terroir

«La civilisation de la vache. » L'historien Abel Poitrineau avait coutume d'user de cette métaphore pour désigner cette région jonchée de lacs, de sources et de pâturages d'altitude. Avec ces 500 000 vaches allaitantes et 250 000 vaches laitières, l'Auvergne mérite bien cette image. Mais si cette contrée est un grand plateau de fromages, elle n'en est pas moins un grenier à grains non négligeable. 1 300 000 t de céréales tapissent ses vallées. Cette province à deux têtes, composée de quatre départements (Allier, Cantal, Haute-Loire et Puy-de-Dôme), n'offre pas le même visage sur la planèze volcanique de Saint-Flour, ou sur les contreforts du Velay, que sur les terres noires de Limagne. Une face en herbe, une face en épi. Deux mondes à part qui ne parlent pas le même langage, mais qui ont un mot d'ordre commun : la valorisation sur place de productions qui jaillissent d'un terroir de qualité. L'enclavement de la région, malgré sa position centrale sur le territoire français et son isolement des grands bassins de consommation lui ont donne l'élan d'aller puiser de la valeur ajoutée en aval. Terre de tradition, l'Auvergne est également une terre d'innovation, que ce soit à ses pieds empreints de fécondité ou sur ses versants généreux. Et sous ses allures de montagnes paisibles, elle regorge d'initiatives bouillonnantes autour de deux éminences de taille que sont les pôles de compétitivité. Les esprits créatifs et tenaces des hommes et des femmes, qui exercent au sein des coopératives régionales et des négoces locaux, s'attachent chaque jour à trouver le bon alliage entre le passé, le présent et le futur. Finalement, l'Auvergne, elle en jouerait presque un peu d'être à l'écart du monde.