Engrais : « On n’a pas connu une bonne campagne »

Le président de l’Unifa, Renaud Bernardi, réfute l’idée d’un début de déclin de l’azote, mettant en avant des éléments conjoncturels. © R. FOURREAUX
Le président de l’Unifa, Renaud Bernardi, réfute l’idée d’un début de déclin de l’azote, mettant en avant des éléments conjoncturels. © R. FOURREAUX

L’Unifa a fait état, mardi 26 novembre à Paris, d’une mauvaise campagne 2018-2019 avec un fort retrait des livraisons d’engrais composés (− 17 %) et de l’azote (− 4 %). La nouvelle a bien démarré, mais le coup d’arrêt en raison du retard des semis préoccupe les industriels.

Quasiment toutes les familles d’engrais et tous les éléments nutritifs ont enregistré des baisses de livraisons en 2018-2019, constatait Renaud Bernardi, président de l’Unifa, lors de la conférence de presse annuelle du syndicat des industriels de la fertilisation : les engrais simples azotés ( 2 %), les engrais simples phosphatés ( 7 %), et encore plus sévèrement les engrais composés (hors PK) et organominéraux ( 17 %).

Un tissu industriel fragilisé dans les NPK

Cela signifie que les volumes d’engrais composés retirés du marché après la fermeture en 2018 de deux sites industriels d’importance, Seco fertilisants et les Engrais du Berry au Bac, soit près de 300 000 t d’engrais, ont tout simplement été perdus.

Par ailleurs, Timac Agro a arrêté il y a quelques mois son atelier de granulation de Sète, représentant 150 000 t d’engrais composés. « Un plan social est en cours sur ce site en fermeture partielle, mais nous étudions un projet de diversification avec des produits à plus haute valeur ajoutée », nous confie, en marge de la conférence, Henri Boyer, vice-président de l’Unifa, et président du comité stratégique chez Roullier.

Fait tout aussi marquant : la baisse de 4 % des livraisons d’azote en 2018-2019, un élément dont les utilisations sont traditionnellement stables. Serait-ce le début du déclin de l’azote ? « Il est trop tôt pour conclure à une tendance structurelle », répond Renaud Bernardi, qui met en avant des éléments conjoncturels tels que le recul de la sole de colza ainsi qu’un hiver sec qui a généré un haut niveau de reliquats.

Des livraisons globales en retrait de 4 %

Au global, même si le marché est stable en valeur, les livraisons d’engrais et amendements minéraux basiques sont en retrait de 4 % en 2018-2019. « On n’a pas connu une bonne campagne », conclut Renaud Bernardi.

2019-2020 a en revanche « très bien démarré » avec un fort dynamisme en morte-saison puis un coup d’arrêt net depuis septembre, « du fait du retard observé sur les semis de blé tendre, lesquels sont en train de se jouer maintenant ».

Renaud Fourreaux

Ce contenu est réservé aux abonnés d'agrodistribution
Je suis abonné
Je me connecte
Je ne suis pas abonné
Je découvre