1) L'impact sur les abeilles n'est pas pris en compte
FAUX. Mais ce n'est pas pas suffisant selon les apiculteurs. Actuellement, le risque pour les abeilles est évalué, pour les substances actives et pour les préparations commerciales. Au niveau communautaire, pour la substance active, « c'est la DL 50 qui est prise en compte, c'est-à-dire la dose à partir de laquelle 50 % des abeilles meurent », explique Sophie Dugué, vice-présidente de l'Unaf. Les expérimentations se font en laboratoire, par contact et par ingestion du produit, sur des insectes adultes. Pour l'Unaf, ce n'est pas concluant. « On ne voit pas l'impact sur la colonie, sur les larves », illustre Sophie Dugué. Depuis plusieurs mois, la méthodologie d'évaluation du risque sur les abeilles est en révision et des conclusions ont été récemment dévoilées. « De nouveaux tests seront en application dès le 1er janvier 2015 : toxicité chronique sur les adultes Apis mellifera, l'abeille domestique, toxicité sur les larves d'Apis mellifera, et toxicité aiguë orale et de contact sur les bourdons adultes, développe Sophie Dugué. Et dès le 1er janvier 2017, les méthodologies suivantes seront appliquées : toxicité aiguë orale et de contact des adultes Osmia sp. (abeilles maçonnes), impact sur le vol de retour à la ruche pour les adultes Apis mellifera et impact sur les glandes hypopharingiennes des adultes Apis mellifera (qui servent à produire la gelée royale, nourriture des larves et de la reine). Des débats semblent encore en cours sur le sujet. « Le projet est tellement exigeant à mettre en oeuvre que l'industrie et certains Etats membres ont fait valoir quelques difficultés pratiques qui font que le dossier est toujours en discussion », déclare Jean-Charles Bocquet, directeur de l'ECPA (association européenne des firmes phytosanitaires).