Après-Covid : les semenciers listent leurs demandes au gouvernement

Claude Tabel, président de l’UFS : « Nous demandons notamment une aide à l’achat d’équipements de protection des salariés, une baisse, voire une annulation des charges salariales, et un appui aux secteurs les plus touchés. » © B. CAILLIEZ
Claude Tabel, président de l’UFS : « Nous demandons notamment une aide à l’achat d’équipements de protection des salariés, une baisse, voire une annulation des charges salariales, et un appui aux secteurs les plus touchés. » © B. CAILLIEZ

L’UFS, l’Union française des semenciers, tire le bilan de la crise du coronavirus et formule ses souhaits auprès des pouvoirs publics pour épauler l’ensemble de la filière dans les mois à venir.

« Nous avons été satisfaits qu’après une forte mobilisation de notre part, les semences aient été reconnues prioritaires pendant la crise du Covid-19, a expliqué Claude Tabel, président de l’UFS, lors d’une conférence de presse le 8 juillet. Notre secteur a néanmoins été impacté par une baisse de chiffre d’affaires, notamment en potagères et gazon, et des surcoûts en matière de logistique, de protection des salariés et de ressources humaines. »

Des pertes de chiffre d’affaires de 3 à 20 %

D’après une enquête réalisée auprès des adhérents de l’UFS, 93 % des entreprises ont eu des surcoûts liés à la protection de leurs salariés, et 43 % au recours à de la main-d’œuvre exceptionnelle. En potagères et semences de gazon, les entreprises ont cumulé des pertes de chiffres d’affaires de 3 à 20 %, en moyenne de 8 %. À l’export, la baisse des ventes a surtout touché les semences de colza et de tournesol à destination de la Russie.

Des inquiétudes à moyen terme

À moyen terme, l’UFS craint aussi un retard en matière d’innovation génétique, car une partie des travaux de recherche et d’expérimentations n’a pas pu être mise en place. Les semenciers ont aussi des inquiétudes sur le recouvrement des factures et les volumes de contrats, du fait d’une baisse de la solvabilité de leurs clients.

Des mesures précises

« Dans l’immédiat, l’UFS a listé des mesures qui pourraient être déployées par les pouvoirs publics pour accompagner les semenciers, indique Claude Tabel. Nous demandons notamment le maintien du crédit d’impôt recherche, une aide à l’achat d’équipements de protection des salariés, une baisse, voire une annulation des charges salariales, un appui spécifique aux secteurs les plus touchés, en particulier les potagères et les gazons, et une aide au recrutement de saisonniers. »

La stratégie « Farm to Fork »

L’UFS se félicite que la semence ait été placée de façon privilégiée dans les guidelines de la stratégie « Farm to Fork » de l’Union européenne et, avec elle, l’ouverture vers les technologies innovantes et la biotechnologie. « Nous souhaitons aussi que le développement de la durabilité soit accompagné de normes claires, simples et mesurables, et que la biodiversité cultivée puisse être consolidée par un soutien politique et financier renforcé des pouvoirs publics », ajoute le président de l’Union.

Blandine Cailliez

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