L’aval, un moteur à orienter
L’implication des groupes agroalimentaires permet de faire avancer toute la filière, mais les intervenants ont soulevé l’importance de bien échanger en amont pour éviter les cahiers des charges inadaptés.
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Qu’ils s’appellent Andros, Danone ou McDonald’s, de grands groupes agroalimentaires affichent leur engagement dans l’agriculture régénératrice ou l’agroécologie. L’aval est essentiel pour avancer. « Certes, on a besoin d’humain, de formation, mais pour changer d’échelle, il faut que les filières et les modèles économiques évoluent dans ce sens », estime Claire Zwilling Crécy (Valfrance).
Retrouvez le témoignage de Claire Zwilling Crécy dans notre Grand Format.
Ceci dit, le risque de mise en place de cahiers des charges non adaptés a aussi été évoqué. Pour Christophe Bessard (Groupe Bernard), des pratiques vont fonctionner dans une certaine zone, mais « à 20 km, le sol, la typologie, le système de production changent, et là c’est impossible », évoquant la notion « d’agroécologie régionalisée ». Eric Leseur (Soufflet agriculture) va dans le même sens : « Il ne faut pas que l’on subisse certaines exigences dictées par l’aval. » De même que Thomas Perrier (Océalia) : « Avec les nombreux cahiers des charges qui arrivent, c’est parfois compliqué d’y voir clair », même si pour lui ce sont des défis complexes mais « générateurs d’opportunités ».
Le coût de la mesure
Franck Boissinot (Biosphères) a aussi pointé le coût de la mesure, les grands groupes demandant des éléments de preuve sur l’impact de l’évolution des pratiques. Mieux optimisée, la mesure permettrait de réinjecter plus de moyens dans la formation. Matthieu Archambeaud (Icosystème) observe aussi parfois une déception des industriels investissant dans la transition, car le temps agricole est long.
Laurent Devochelle (conseiller et agriculteur) renvoie dos à dos moyens et résultats. « Les cahiers des charges, c’est du moyen. En tant qu’agriculteur, ce qui m’intéresse, c’est le résultat. J’irais ensuite chercher les moyens pour l’atteindre. Mais quel est le résultat attendu ? » D’où l’importance de bien échanger, comme le résume Marion Danès (Maïsadour) : « Les filières, c’est de la coconstruction à long terme. C’est parfois frustrant car cela ne va pas assez vite, mais cela permet d’éviter de mettre des indicateurs irréalisables. »
Retrouvez le témoignage de Marion Danès dans notre Grand Format.
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