Maïsadour se redresse et porte de nouveaux projets
Maïsadour, qui tenait son assemblée générale à Mont-de-Marsan (Landes) le 7 décembre, traverse des années difficiles et ses résultats s’en ressentent. Le groupe a dû céder plusieurs activités, et parie sur de nouvelles productions pour rebondir.
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« Il ne faut pas avoir peur de l’avenir. Nous avons la chance d’avoir en France une diversité de ressources, de climats, de types de sols et une capacité à équilibrer les productions en cas d’accident climatique. Nous avons aussi l’innovation et un foisonnement de start-up et d’idées, qu’il ne faudrait pas freiner par des peurs qui s’expriment trop fortement. » Michel Prugue, président de Maïsadour, s’est voulu rassurant lors de la dernière assemblée générale qui s’est tenue le 7 décembre.
CA et EBE en baisse
Pourtant, les chiffres annoncés montrent que l’activité du groupe est en recul, en raison des crises Covid et influenza aviaire, et de récoltes en retrait de 30 %. Le chiffre d’affaires, à 1,276 milliard d’euros en 2020-2021, perd 101 M€ par rapport à l’année précédente (1,377 Md€).
« Nous allions enregistrer une baisse de 35 M€ de notre EBE si nous n’avions rien fait, a précisé le président. Heureusement, celle-ci n’a été que de 20 M€ grâce, notamment, aux 12 M€ d’économies réalisées par notre filiale gastronomique MVVH, qui a revendu son activité charcuterie à la coopérative de producteurs de porcs Fipso dans les Pyrénées-Atlantiques. » Le groupe a également cédé son usine d’aliment pour poisson Aqualia, à Arue (Landes), au groupe Le Gouessant.
La filiale commune avec Euralis sur les rails
Éric Humblot, directeur du pôle gastronomie, a par ailleurs confirmé le projet de création d’une filiale commune entre MVVH et Euralis Gastronomie pour la gestion des activités canard gras (production, transformation et distribution), de la saurisserie et des magasins de vente directe.
Toutes les enseignes alimentaires (En direct de nos producteurs, L’Amour du terroir, Comtesse du Barry) sont concernées. Chaque groupe possédera 40 % des parts, les 20 % restants étant dédiés à des partenaires financiers. « Nous attendons l’avis de l’Autorité de la concurrence pour avancer, a reconnu le directeur. Nous devrions pouvoir concrétiser ce rapprochement mi-2022. »
Au menu : soja, maïs waxy et poisson
Autre gros projet, l’usine de trituration de soja 100 % local non OGM, portée avec Vivadour et en cours de construction à Saint-Sever (Landes), sera finalement opérationnelle en juillet 2022. Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole, a d’autre part détaillé l’importance de la production des maïs spéciaux durables, waxy et waxyPro, pour l’industrie de l’amidonnerie, et la volonté de Maïsadour de développer, chez ses adhérents, des piscicultures de petite taille, pour y faire grossir des poissons.
Un appel à la grande distribution
« L’enjeu pour Maïsadour est d’allier performance économique et production durable, une philosophie aujourd’hui inscrite fermement dans les attentes d’une grande partie des consommateurs, ajoute Michel Prugue. Nous ne nous attendions toutefois pas à une telle flambée des matières premières, + 28 à 35 % du prix de l’aliment, + 12 à 50 % pour les emballages, + 100 % pour l’électricité. Nous souhaitons que la grande distribution applique une hausse nécessaire et immédiate des prix en rayon, afin de stabiliser la production en amont. »
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :