En visite au Salon de l’agriculture, le président de la République s’est rendu, le 25 février 2023 en fin de matinée, sur le stand de France Terre de lait, où l’attendait Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et de l’interprofession laitière. « On a besoin que les pouvoirs publics prennent la parole pour dire que l’élevage laitier n’est pas un problème, mais une solution. Ce n’est pas uniquement à la filière de le dire. Il faut que le président en soit convaincu, et c’est pour cela qu’on a pris des exemples pour lui démontrer », a-t-il glissé, interrogé par La France Agricole à l’issue de sa rencontre à huis clos avec Emmanuel Macron en présence d’autres acteurs de la filière.
Thierry Roquefeuil plaide pour « positiver l’élevage » craignant la disparition de l’élevage laitier français. « Il y a un vrai sujet sur la bio, en général, mais en lait particulièrement », souligne-t-il. Il est se dit inquiet du fait que l’Union européenne pousse à développer l’agriculture biologique alors que la filière ne se porte pas bien.
Tenir ses objectifs
L’interprofession laitière a fixé des objectifs dans son plan de filière, notamment en bio, qu’elle estime avoir aujourd’hui tenus. « Le problème, c’est que les pouvoirs publics n’ont pas tenu les leurs », fustige le président de la FNPL, tout en donnant l’exemple de la part de bio dans la restauration collective qui n’est pas atteinte. Pour la filière, l’absence de soutien de l’État envoie un message négatif aux producteurs bio. « Sans aide de la part des pouvoirs publics, il y a des producteurs qui ne vont pas seulement arrêter la production bio mais qui vont arrêter le métier. »
Coresponsabilité
« Ils n’ont pas le droit de se défiler sur le sujet. » Thierry Roquefeuil attend un accompagnement de l’État car « la filière ne peut pas avancer seule. On aimerait que ce soit le prix du lait qui rémunère les éleveurs mais la réalité n’est pas forcément là », ajoute-t-il. À l’écoute, le président de la République a d’abord félicité la filière pour ses engagements. Dans les allées, il a reconnu qu’il faudrait « tenir nos engagements », notamment concernant les débouchés dans les cantines.