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Prendre soin de ses ressources humaines

« Nous n’avons pas la prétention de détenir toutes les solutions mais nous espérons un déclic », résument Ludovic, Joachim et Matthias, dirigeants du groupe Michel.

Attirer et conserver les talents constitue un vrai défi alors que les marchés se complexifient et que les pressions telles que le prix de l’énergie restent fortes, sur fond de « meat bashing ».

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Non seulement la tendance à la contraction des cheptels s’accentue, mais l’image des productions animales dans leur ensemble est dégradée. Moralité, certaines filières comme le lait manquent de produits, les entreprises manquent de main-d’œuvre et les élevages sont réticents à investir. La main-d’œuvre est une question centrale, le manque de personnes formées accroissant le poids sur les épaules de ceux qui travaillent.

Des effectifs vieillissants

« À nous de donner envie », estimaient toutefois les industriels réunis lors du O’Congrès de Tecaliman, le 11 septembre dernier. L’un des thèmes abordés a été la gestion du personnel, notamment pour les postes de nuit, avec une population d’opérateurs qui vieillit. Pourtant, il faut au maximum faire tourner les sites en 3x8 car les unités en 2x8 sont beaucoup moins performantes en termes d’énergie. Les postes les plus en tension restent la maintenance et le transport.

« Savoir s’adapter aux évolutions de nos marchés et de notre environnement va être crucial pour l’avenir de nos entreprises, et l’un des points clés sera d’attirer des personnes qualifiées aussi pour répondre à ce qui est devant nous. Nous devons prendre soin de nos salariés », estimait Rémi Cristoforetti, DG du Gouessant, lors du récent Feed Info Summit à Vienne (Autriche). Dan Meagher, PDG de Novus International, lui faisait écho : « Chaque société a ses propres défis et doit se concentrer sur ses forces et ses clients, mais au final c’est toujours une question de personnes. »

« Diffuser un esprit conquérant »

Les initiatives se développent à tous les maillons de la chaîne. Ainsi, le groupe familial Michel (800 000 t d’aliments fabriqués) a annoncé lors du forum dédié à la souveraineté alimentaire qu’il organisait à Fougères (Ille-et-Vilaine), le 17 octobre, soutenir l’organisme F2o (groupe BS) qui se lance dans le recrutement et la formation de salariés pour les élevages sur le modèle de ce que le groupe a réalisé pour la boucherie. « Nous sommes déterminés à nous battre et à agir pour redévelopper la production dans nos régions et participer de manière durable à la souveraineté alimentaire française dans toute sa diversité », explique Ludovic Michel, qui dirige le groupe avec ses frères Matthias et Joachim. Après avoir identifié les freins au développement des élevages (réglementaires, financiers, opérationnels, dont la main-d’œuvre, sociétaux), l’entreprise a mis en avant une trentaine des solutions concrètes, soit chez ses partenaires soit dans le groupe, telles que la solution Aptimiz de suivi des temps de travail de l’entreprise, la mécanisation de l’enlèvement des volailles ou l’accès à la plateforme d’e-learning du groupe vétérinaire Chêne vert. « Nous n’avons pas la prétention de détenir toutes les solutions, mais nous espérons un déclic. Il s’agit déjà de faire résonner cette envie de continuer et d’investir, puis de diffuser un esprit conquérant », résume Ludovic Michel.

Intelligence artificielle

Au niveau européen, l’initiative « European Livestock Voice » s’est mise en place en septembre 2019 pour rectifier les éléments diffusés contre l’élevage sous le hashtag #MeattheFacts. La plate-forme, qui dispose d’un site internet, est alimentée par une douzaine d’organisations professionnelles européennes des productions animales. L’un de ses objectifs, rappelé lors de son évènement du 29 septembre dernier à Bruxelles, est de sortir de la polarisation autour de l’élevage et d’identifier les moyens de répondre aux difficultés de la chaîne alimentaire de manière concrète.

En outre, l’intelligence artificielle et les jumeaux numériques contribueront de plus en plus à l’efficacité de la nutrition animale et à la réduction de son empreinte environnementale, estimait Suresh Neethirajan, chercheur de l’université de Dalhousie (Canada), dans son message lors du récent Feed Info Summit. Il estime que tous les sujets vont être améliorés : la production, la maintenance prédictive, le contrôle qualité et l’efficacité alimentaire dans les fermes. « Il ne s’agit pas seulement d’un miroir de la réalité, mais bien d’une aide à optimiser chaque étape, par exemple en fonction du comportement de l’animal », résume l’expert spécialisé dans l’intégration de l’intelligence artificielle, des analyses de données et des capteurs en élevage.

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