Des entreprises qui s’adaptent
Face au recul des volumes de production, une restructuration du paysage est engagée. En outre, l’exportation offre des opportunités croissantes pour faire valoir des solutions made in France.
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Sans que les annonces de fermeture d’usines ne se multiplient malgré la baisse des tonnages déjà à l’œuvre, 2023 a connu quelques restructurations. Ainsi, Eureden et Terrena scindent leur filiale Nutréa après treize ans d’actionnariat partagé. Terrena va reprendre les sites de Landemont (Maine-et-Loire) et de Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine) à partir du 1er janvier 2024, ainsi que l’ensemble de l’activité lapin. Les autres sites bretons (Plouagat, Plouisy, Languidic, Cléden et Carhaix) restent sous la bannière Nutréa dont Eureden est actionnaire à 100 %.
Du côté des sociétés privées, Morel (Manche), à l’occasion du départ en retraite de son dirigeant, Philippe Foucault, rejoint Genouel (Mayenne). Et Difagri, désormais dirigée par Cédric de Boulogne, est passée sous pavillon FrenchFood Capital.
Les plus gros évènements sont attendus du côté de chez Sanders (lire plus loin), qui souhaite reprendre les activités nutrition animale de Soufflet et d’Axéréal.
Des investissements dans le stockage
Les accords industriels ne se limitent pas à l’alimentation animale en tant que telle. Metex (Metabolic Explorer), qui se positionne « sur la fourniture de solutions durables à la nutrition animale », via notamment la production en France d’acides aminés, a engagé des discussions avec plusieurs industriels pour la fabrication sous contrat d’ingrédients de spécialité. Observant une progression régulière de ses ventes de valine et de tryptophane, mais peinant davantage sur ses plus gros volumes, le groupe cherche en effet à optimiser son outil de production, constitué de deux usines. L’une, ex-Ajinomoto, à Amiens (Somme), fabrique des acides aminés, tandis que la seconde, à Saint-Avold (Moselle), produit notamment de l’acide butyrique biosourcé.
Même si le contexte matières premières incite à la prudence, les investissements pour réduire les consommations d’énergie ou accroître les capacités de stockage des usines se poursuivent. Ainsi, après avoir acquis un nouveau broyeur l’an dernier, l’usine Aqualia du Gouessant a doublé le nombre de ses silos de matières premières cette année afin de réduire le risque de rupture qui l’avait impactée l’an dernier. Chez Tromelin, les investissements de l’année ont également porté sur le stockage, pour suivre le développement de sa collecte et de sa transformation de protéagineux extrudés comme la féverole.
« Chasser en meute autour du bas carbone »
Enfin, l’export est un réel relais de croissance, surtout quand financer la D s’avère compliqué dans un marché français mature, voire en contraction : plusieurs entreprises se sont regroupées pour accélérer leurs performances à l’exportation au sein du Low Carbon Agriculture Consortium, lancé début 2023. Ce dernier compte actuellement deux pôles, l’un consacré aux productions végétales avec Sitia, Sky Agriculture (anciennement Burel) et Naotec, l’autre aux productions animales avec Nor-Feed, Valorex, Cooperl, Mg2Mix, Synthèse élevage, Eco-sens et Lallemand Animal Nutrition. « À l’origine, nous participions, avec Sitia, à Stratexio, une initiative du Medef et de la CCI lancée en 2017 pour booster l’exportation grâce au partage d’expériences », relate Olivier Clech, codirecteur de Nor-Feed (additifs naturels pour l’alimentation animale à base de plantes et d’extraits de plantes). « Notre objectif est de porter, comme savent le faire les Allemands, une offre large de produits et de services français autour du bas-carbone pour, selon la formule consacrée, chasser en meute », résume-t-il. Des discussions sont en cours avec d’autres entreprises intéressées par la démarche.
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Alimentation animale
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