AUVERGNE-RHÔNE-ALPES, PACA Des initiatives qui fourmillent
De grands projets portent les régions Ara et Paca avec la structuration d’une filière de protéines végétales dédiée à l’élevage pour la première et un plan de relance des grandes cultures pour la seconde. Une dynamique qui habite aussi les entreprises.
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Un an après avoir déposé son projet Coopéara (Coopération protéines élevages Auvergne-Rhône-Alpes), La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes a reçu, début décembre, le feu vert pour un soutien financier par FranceAgriMer et Bpifrance, dans le cadre de l’appel à projet « Résilience et capacités agroalimentaires 2030 ». Cette validation permet un financement des 3 M€ budgétés à hauteur de 45 %, sous forme de subventions et d’avances remboursables. Ce projet va ainsi pouvoir démarrer début 2024 autour de la structuration d’une filière régionale de production et de valorisation de protéines végétales en élevage. « Un consortium de 17 coopératives et cinq partenaires techniques est réuni autour de Coopéara. C’est notre équipe filière, transition et valorisation qui gère ce dossier », souligne Jean de Balathier, directeur de LCA ARA.
Trois outils de trituration
Conjointement à ce projet, trois nouveaux outils industriels de trituration, qui ont bénéficié de fonds du plan de relance, vont permettre de transformer, à échéance 2024, près de 70 000 t de graines oléoprotéagineuses en 20 Ml d’huile et 45 000 t de tourteaux. Premier de ces outils mis en service en juillet 2022, l’usine de l’Ucal (Coopaca, Val’Limagne.coop et Sica BB), dans l’Allier, triture à ce jour 30 000 t de graines de colza, soja et tournesol produites par les adhérents. Pour sa première année de fonctionnement, 16 000 t de tourteaux ont été vendus aux éleveurs de la région et 9 000 t d’huile commercialisée en alimentation humaine et animale, biocarburants et industrie pharmaceutique et cosmétique.
Fin janvier 2024, l’outil de Nutralp (filiale des coopératives Bresse Mâconnais, Capdis et Jura Mont-Blanc), construit dans l’Ain, va à son tour être opérationnel avec une capacité de trituration de 15 000 t de graines de colza, soja et tournesol, permettant une autonomie de 75 % en tourteaux pour les usines d’aliments des trois coopératives. L’huile sera essentiellement destinée à des industriels. « Nous avons pris le même maître d’œuvre que l’Ucal que nous connaissons bien, notamment à travers l’union d’achat Area. Et nous profiterons mutuellement de notre expérience », précise Thomas Aubry, directeur de Nutralp et de Bresse Mâconnais. Un peu moins de 10 000 t de graines ont été collectées en 2023 pour étrenner la nouvelle usine. « Des cultures sont à développer pour atteindre les 15 000 t, surtout en soja », complète-t-il. Quant au troisième outil, il devrait entrer en fonction pour la récolte 2024. Mis en œuvre en Isère par le groupe coopératif Oxyane, il sera dédié uniquement au travail du soja avec une capacité prévue de 25 000 t.
Des cultures à développer
Autre grand projet régional, le plan de résilience grandes cultures en région Sud Paca (lire encadré), dont la mise en œuvre a démarré en novembre avec les enquêtes terrain. « Les surfaces en grandes cultures ont baissé de 30 à 40 % dans notre région par rapport à il y a plusieurs années, en raison du développement des plantes à parfum et d’une valorisation insuffisante des céréales pour des productions au rendement nettement inférieur à la moyenne nationale », relate Richard Sauvat, DG de la coopérative Duransia, née de la fusion entre Alpesud et GPS en juillet 2022.
Un des objectifs de ce projet territorial est de remonter le niveau des surfaces. « La coopérative cherche à s’engager dans des démarches valorisantes pour améliorer la rentabilité de ces productions et maintenir, entre autres, les infrastructures sur le territoire. » Par exemple, la filière Lou Pan d’Ici, lancée début 2020 et en cours de développement, représente un travail de longue haleine pour embarquer meuniers et boulangers.
Fermes verticales
À l’échelle des entreprises, d’autres réalisations ont vu le jour ou sont en cours. Après s’être rapprochée en 2022, avec Eurea et Oxyane, de la société Invers autour de la production d’insectes pour l’alimentation animale, Limagrain s’est lancée, depuis l’automne 2023, dans le développement de fermes verticales par une prise de participation de 25 % dans la société VIF Systems. Le groupe auvergnat compte déployer sur son territoire les containers équipés de supports verticaux de culture hydroponique de jeunes pousses de persil, basilic, roquette ou coriandre.
Pour sa part, le négoce Maison François Cholat est en réflexion sur la création d’une usine multigraines (chanvre, lentille, pois cassé, sarrasin, tournesol) pour l’alimentation humaine. Ce négoce a dû mettre en pause son projet de chanvrière car le chanvre implanté atteint seulement la moitié du rendement escompté.
Le groupe Perret en Savoie
De son côté, le groupe Bernard monte en puissance sur le granulé de bois avec une nouvelle usine, dans le Doubs, opérationnelle au premier semestre 2024 et qui produira 45 000 t de granulés. Celle-ci est gérée par la société Comtoise de développement créée il y a 5 ans entre Vert Déshy, filiale du négoce, et le groupe forestier Ducret. Quant au groupe Perret, il s’étend géographiquement en Bourgogne, avec la reprise du distributeur de matériel vinicole Univin, en Savoie, avec le rachat d’un magasin de jardinerie et d’agrofourniture, et en Auvergne, avec celui de Proverda à Clermont-Ferrand, spécialisé dans les espaces verts et lui permettant de se renforcer dans ce domaine.
De même, le négoce Charrière Distribution compte se déployer sur les espaces verts et pépinières avec l’embauche d’un TC dédié. « Nous y étions présents par nos magasins Lisa et de motocultures. Aujourd’hui, nous développons une autre relation au client », explique Rudy Charrière, directeur adjoint de l’entreprise familiale depuis 2022. Le jeune négociant étudie notamment les rachats potentiels et pilote le déploiement de la société Agrovial, reprise début 2022 et spécialisée en maraîchage et arbo. La belle fresque qu’il a fait peindre sur le magasin de Cavaillon attire une clientèle plus jeune. « C’est une initiative à développer et qui mettrait bien en avant nos métiers. » L’attractivité vis-à-vis des jeunes est d’ailleurs le temps fort des actions de Négoce Pyrénées-Méditerranée qui a inauguré avec les négoces Magne et Perret, lors du Sitevi, de nouvelles initiatives avec les établissements agricoles et les étudiants.
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