La direction d'Euralis en avait informé les salariés de l'usine et les adhérents de la coopérative en début d'année et la décision avait été votée, en assemblée générale, en février. Le site de première transformation de chanvre, spécialisé dans le défibrage de la plante, qui avait ouvert en juin 2008, à Cazères, allait fermer fin juin 2014.« Le site est sous-utilisé et il connaît des pertes récurrentes importantes, malgré l'injection de près de 10 millions d'euros depuis 2008, avait-elle expliqué. Ses pertes d'exploitation sont, chaque année, supérieures à 1 million d'euros. »Un démarrage trop lentEn aval, le marché des produits fabriqués à base de fibre de chanvre (papeterie, laine isolante, plastique...) et de chènevotte (bois de chanvre utilisé pour le paillage des jardins, la litière pour animaux et des écomatériaux de construction) ne s'est pas développé suffisamment vite.La stagnation des volumes et des prix n'a pas permis à l'usine de progresser comme il était prévu. Les graines oléagineuses de chanvre (chènevis) qui auraient pu être avantageusement valorisées dans l'alimentation humaine et animale, ou dans les cosmétiques, n'étaient pas récoltées.Un manque de rémunérationEn amont, la production de chanvre, bien que peu consommatrice d'eau et peu contraignante, car la plante résiste bien aux maladies et aux insectes, n'était pas rémunératrice pour les agriculteurs qui ont progressivement réduit leurs surfaces.A Cazères, le site de l'usine, qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres au sud de Toulouse, va être désindustrialisé. Euralis espère que l'emprise foncière et les grands hangars, sous lesquels étaient stockées les bottes de paille de chanvre, intéresseront des repreneurs.
Florence Jacquemoud