Les chiffres sont éloquents, comme le soulignait Christian Sondag, président de Lorca et d’Epilor, dans son discours d’accueil : « Nous pourrions faire l’économie de 16 t de produits phytosanitaires, si quasiment tout le volume traité par notre station de semences passait dans le processus Thermosem. »
Un investissement de 1,6 M€
Cette nouvelle installation est tout à fait en phase avec la réglementation et les attentes sociétales. Cet investissement de 1,6 million d’euros est surtout l’aboutissement de plusieurs années de travail, pour toute l’équipe technique, avec à sa tête Céline Canet, directrice d’exploitation.
Les représentants d’Epilor accueillaient ainsi ce mercredi 16 octobre, à Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), agriculteurs-adhérents, multiplicateurs de semences, représentants d’organisations agricoles de la région, pour l’inauguration de ce nouvel équipement qui permet désormais de désinfecter par voie thermique les semences de céréales. Étaient également présents deux responsables de la société suédoise Thermoseed Global, conceptrice de la machine.
Des essais pour les semences « bio »
Christian Sondag a remercié dans son discours le conseil régional Grand Est qui, avec une aide de 270 000 €, « montre sa volonté d’accompagner les transitions technologiques nécessaires ». En revanche, le président d’Epilor a dit regretter l’absence de subvention de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, « dont le rôle est pourtant de soutenir financièrement les démarches écoresponsables telles que celle-ci ».
Installé en mai, le nouvel équipement est prêt en temps et en heure pour traiter les semences pour cet automne. Sa montée en puissance va être progressive avec, dans un premier temps, 10 % des semences certifiées produites par Epilor intégrées dans le nouveau procédé. Des essais vont être menés prochainement pour les semences en bio qui pâtissent d’une recrudescence de maladies comme la carie. La station vise aussi des marchés européens, grâce à sa proximité avec la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg.
Une vitrine pour l’Hexagone
Gustaf Forsberg, chargé du marché francophone de Thermoseed Global (à dr.), et le directeur général, Kenneth Alness, de la société suédoise. © D. Péronne
Gustaf Forsberg est le chargé de marché francophone (France, Belgique, Suisse) de la société suédoise Thermoseed, détentrice du brevet Thermosem. Les contacts avec Epilor ont démarré il y a quatre ans. « Céline Canet nous a d’abord fait parvenir quelques dizaines de kilos de semences que nous avons traitées par notre procédé exclusif, dans une labo-machine, précise-t-il. Puis c’est un camion entier qui nous a été expédié, traité cette fois dans une coopérative suédoise partenaire et équipée. Les graines traitées ont ensuite été semées par des agriculteurs lorrains, avec de très bons résultats. Epilor a donc décidé d’investir et le contrat a été signé en août 2018. Nous avons accompagné toutes les étapes de la mise en place depuis cette date. »
En Suède, il existe trois machines de ce type, de même que trois en Norvège. Pour Thermoseed Global, celle d’Epilor est désormais une vitrine et plusieurs responsables de stations de semences de l’Hexagone ont déjà fait le trajet jusqu’en Lorraine.