Depuis quelques années, Soufflet, parmi les leaders mondiaux du malt, s’intéresse à un marché de niche : la microbrasserie. La bière artisanale n’est plus un épiphénomène dans l’Hexagone. En quatre ans, le nombre de microbrasseries est passé de 700 à 1 600. Avec 35 à 40 % des parts de marché, Soufflet souhaite accompagner cette filière émergente.
« Même si ce marché ne représente que 2 à 3 % de notre chiffre d’affaires, nous avons toujours eu une culture de services au sein de notre groupe, que ce soit à destination des boulangers ou des brasseurs », souligne Christophe Passelande, directeur général des Malteries Soufflet.
« Nous avons toujours eu une culture de services vers les artisans au sein de notre groupe », fait savoir Christophe Passelande, directeur général des Malteries Soufflet. © A. RICHARD
Une gamme de 50 malts
Soufflet a dédié sa malterie de Pithiviers-le-Vieil, une des huit du groupe en France, à la fabrication de malts standards, spéciaux, et bio. Elle produit 81 000 t de malt touraillé et 11 000 t de malt torréfié. En 2018, des travaux de rénovation et la construction d’une nouvelle touraille ont permis l’amélioration du procédé. Le malteur dispose ainsi d’une gamme de 50 malts différents. La logistique est externalisée. « Nous ne proposons pas encore de houblon, de levure ou de bouteille. Mais ce n’est pas exclu si la demande est là », ajoute Christophe Passelande.
Le développement de la bière artisanal est international. Soufflet réplique son modèle (malterie, torréfaction, touraille) pour les artisans en République tchèque et en Russie. Alors qu’un premier torréfacteur vient d’être installé à Saint-Pétersbourg, un deuxième est déjà en réflexion.
Le bio, une demande forte
Le bio, qui représente 20 à 30 % de la bière artisanale, est également un axe de développement. Les conversions d’exploitations céréalières augmentent rapidement (+ 33 % en Ile-de-France en 2018).
Soufflet a dédié son silo d’Arcis-sur-Aube (Aube) au stockage des grains bio, ainsi que sa plateforme de Sacy (Yonne). Deux autres sont prévues en 2020. Mais, pour l’instant, la demande est encore supérieure à l’offre. 3 à 4 000 t d’orge bio sont importées d’Espagne et d’Angleterre.