NatUp entretient la mémoire du D-Day

André Declercq, père du président actuel de NatUp Antoine Declercq, avait 9 ans au moment de la bataille de Normandie. Il témoigne à travers trois épisodes vidéo.
André Declercq, père du président actuel de NatUp Antoine Declercq, avait 9 ans au moment de la bataille de Normandie. Il témoigne à travers trois épisodes vidéo.

La coopérative NatUp diffuse, en plusieurs épisodes vidéo, le témoignage de deux agriculteurs à l’occasion de cette semaine de célébration du 80e anniversaire du débarquement en Normandie.

« NatUp présente un ancrage très fort en Normandie. Pour nous, cela faisait sens de pouvoir mettre en avant ce passé lié à la bataille de Normandie qui a fortement marqué le territoire. Partout ici, les agricultrices et agriculteurs ont été des témoins mais aussi des acteurs de cette histoire au niveau local », expose Sébastien Di Noia-Polle, directeur de la communication du groupe.

C’est ainsi que la coopérative diffuse, en cette semaine de commémoration du 80e anniversaire du débarquement en Normandie du 6 juin 1944, une série d’épisodes vidéo sur internet autour du témoignage de deux agriculteurs retraités anciens adhérents de NatUp.

Deux témoignages

André Declercq, d’une part, est le père du président actuel de la coopérative. Il avait 9 ans au moment de la bataille de Normandie. Il voyait des bombardiers B-52 – de véritables « forteresses volantes », venus d’Angleterre – passer au-dessus de la ferme pour bombarder l’Allemagne nazie. Et il se souvient de l’accueil des alliés à la ferme à la fin de l’été 1944 pendant la déroute allemande.

François Delacroix, de son côté, a fait toute sa carrière d’agriculteur dans la ferme familiale qui a toujours porté les traces de cette époque, la ferme de Bonnetot, à Totes (Seine-Maritime). Son exploitation, qu’il a reprise à ses parents, avait été copieusement bombardée par les alliés car les Allemands avaient décidé d’en faire une base de lancement de missiles afin de pouvoir atteindre Londres.

La ferme de François Delacroix, du temps de ses parents, a été copieusement bombardée par les alliés.

« Pour nous, cela a été très émouvant de réaliser ce travail. Nous avons appris beaucoup de choses. La bataille de Normandie, tout ce qui l’a précédée et tout ce qui a suivi, a été un long processus qui a marqué les territoires et l’agriculture bien au-delà du périmètre des plages du débarquement », ajoute Sébastien Di Noia-Polle.

Une histoire des campagnes

En effet, pendant les presque trois mois de la bataille de Normandie, du 6 juin au 25 août 1944 avec la libération de Paris, 1 million de citoyens bas normands ont côtoyé jusqu’à trois millions de soldats alliés et allemands venus s’affronter sur différents théâtres d’opération : les plages du débarquement, qui ont permis de créer une « tête de pont » pour approvisionner la région en hommes et en matériel depuis l’Angleterre, mais aussi la ville de Caen (Calvados) et sa campagne qui fut un véritable verrou.

Au cours de l’été 1944, jusqu’à trois millions de soldats alliés et allemands se sont affrontés sur les différents théâtres d'opérations de la bataille de Normandie. (© Fred Ramage/Keystone/Getty Images)

Sans oublier le bocage de la Manche (la guerre des haies) ainsi que la prise en étau par les alliés des troupes allemandes dans les vallées verdoyantes de Chambois (Orne). À cela s’ajoutent tous les combats périphériques. Bien avant cela, l’édification du mur de l’Atlantique avait déjà eu des conséquences importantes pour les exploitations du littoral et de son arrière-pays.

Stigmates du passé

Au cours de cette bataille, 10 % des fermes du Calvados ont été totalement détruites, selon l’historien Patrice Gourbin, qui a publié en avril dernier « La Reconstruction du bâti agricole dans le Calvados après la Seconde Guerre mondiale ». De nombreux champs furent impraticables, ou dangereux en raison de la présence de mines et d’obus. Ce sont souvent des cheptels anéantis, des familles de paysans parfois dévastées par la mort et la ruine.

Environ 10 % des fermes du Calvados ont été totalement détruites pendant la bataille de Normandie. (© NARA / Le Mémorial de Caen)

Quatre-vingts ans après, l’agriculture locale porte encore en elle les traces de cette histoire. Comme ces fermes-modèles de l’époque construites en béton. D’une manière générale, toute l’agriculture moderne est l’héritière de cette période où les intrants et la mécanisation ont servi à libérer les ressources humaines pour la reconstruction du pays. Cette mémoire agricole et rurale de cet épisode qui a marqué la fin de la guerre est pourtant rarement mise en avant. Il paraît d’autant plus important de le faire alors que les témoins vivants de cette période sont de moins en moins nombreux.

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