Phyteis plaide pour un nouvel indicateur pour Ecophyto

« 2024 va certainement être une année charnière sur le plan réglementaire », a constaté Yves Picquet, président de Phyteis, à l'occasion de la conférence de presse annuelle de l'organisation, jeudi 8 février, à Paris.
« 2024 va certainement être une année charnière sur le plan réglementaire », a constaté Yves Picquet, président de Phyteis, à l'occasion de la conférence de presse annuelle de l'organisation, jeudi 8 février, à Paris. © Mathilde Soulé

La « pause » du plan Ecophyto, « c’est une opportunité de changer de méthode et d’indicateur », a affirmé Yves Picquet, président de Phyteis, pendant la conférence de presse annuelle, jeudi 8 février, à Paris.

Lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi 8 février à Paris, Phyteis, l’organisation professionnelle fédérant 18 industriels de la filière phytopharmaceutique, a dressé son bilan 2023, avec un chiffre d’affaires de 2,4 Mds€, en recul de 5 %. Mais ce point presse a surtout été l’occasion de revenir sur les dernières déclarations faites à la suite des mobilisations du monde agricole.

« Le Nodu ne tient pas compte de la dangerosité des produits »

« 2024 va certainement être une année charnière sur le plan réglementaire », constate Yves Picquet, président de Phyteis. Et pour cause, le Premier ministre a annoncé, jeudi 1er février, une « pause » du plan Ecophyto, « le temps de mettre en place un nouvel indicateur. » Un premier pas vers la substitution de l’indicateur actuel, le Nodu, largement critiqué par l’organisation professionnelle.

« Le Nodu se focalise sur le volume et ne tient pas compte de la dangerosité des produits », critique Yves Picquet. En effet, si les ventes de matières actives à la distribution par les adhérents de Phyteis ont augmenté de 17 % en 2022 (64 898 t), la moitié de cette hausse provient de la croissance des ventes de matières actives utilisables en agriculture biologique (UAB). Avec 24 000 t vendues en 2022, en croissance de 24 % par rapport à 2021, les UAB représentent plus d’un tiers des volumes de matières actives vendues à la distribution. Ainsi, le Nodu « ne représente pas le changement de pratiques », regrette-t-il.

Plutôt en faveur d’un indicateur harmonisé

Phyteis a alors évoqué l’indicateur européen, le HRI1. Bien qu’il « n’existe pas d’indicateur parfait », celui-ci prend en compte la dangerosité des produits phytosanitaires. « Il est important de réduire les impacts, pas les volumes », souligne Yves Picquet, ajoutant que l’utilisation du HRI1 permettrait d’harmoniser les indicateurs au niveau européen et donc d’éviter les distorsions.

Ainsi, l’organisation professionnelle prône un changement de méthode de suivi des évolutions des usages de produits phytosanitaires pour ne pas cibler les moyens de productions, mais bien les impacts liés à la production. « Personne n’a envie de sortir son pulvérisateur, c’est une nécessité pour protéger les cultures, plus particulièrement avec le changement climatique qui pourrait influer sur le rendement jusqu’à 15 à 20 % », prévient-il. En ce sens, Phyteis réclame la participation de tous les acteurs de la chaîne pour coconstruire ce changement. « Nous sommes là, nous voulons parler et être acteur », insiste Yves Picquet, regrettant de ne pas avoir été inclus dans la construction du plan Ecophyto.

Règlement SUR : « Nous n’étions pas d’accord avec la méthode »

Concernant l’abandon du règlement SUR annoncé le 6 février par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Phyteis exprime son opinion mitigée. « Ce n’est pas quelque chose qui nous réjouit dans le sens où toute initiative qui tend à diminuer l’impact de la production agricole sur l’environnement est bonne. Toutefois, nous n’étions pas d’accord avec la méthode et donc à ce niveau-là, c’est un réjouissement », déclare Yves Picquet.

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