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Bourgogne  Dijon céréales se projette pour produire à 140 euros la tonne

« Nous devons aller vers une moindre systématisation des pratiques en adaptant les conduites aux parcelles. Attention toutefois aux fausses économies : optimiser ne veut pas dire forcément minimiser », alerte Mickaël Mimeau, responsable agronomique de Dijon céréales. © A. BREHIER « Nous devons aller vers une moindre systématisation des pratiques en adaptant les conduites aux parcelles. Attention toutefois aux fausses économies : optimiser ne veut pas dire forcément minimiser », alerte Mickaël Mi
« Nous devons aller vers une moindre systématisation des pratiques en adaptant les conduites aux parcelles. Attention toutefois aux fausses économies : optimiser ne veut pas dire forcément minimiser », alerte Mickaël Mimeau, responsable agronomique de Dijon céréales. © A. BREHIER « Nous devons aller vers une moindre systématisation des pratiques en adaptant les conduites aux parcelles. Attention toutefois aux fausses économies : optimiser ne veut pas dire forcément minimiser », alerte Mickaël Mi

Dans le cadre de sa journée Club des marchés du 10 novembre, la coopérative Dijon céréales a tiré les conséquences de la moisson catastrophique 2016. Alors que la situation des exploitations bourguignonnes s'est considérablement dégradée depuis 2013, une réflexion est lancée sur le thème « produire à 140 euros la tonne ».

Comme en 2014 avec les blés germés mais pour des raisons différentes, la commercialisation de la récolte 2016 s'annonce à nouveau difficile. Au-delà du rendement (moins de 5 t/ha en moyenne pour les blés en Côte-d'Or), la faiblesse des PS (70,5 kg/hl en moyenne départementale) engendre des difficultés dans les relations commerciales avec les clients.« Même si le travail de sélection des grains dans les coopératives a été excellent, Cérévia doit réorienter une partie de ses flux pour capter de nouveaux marchés, explique Laurent Vittoz, directeur général de l'union de coopératives (1) de commercialisation des céréales. Les fondamentaux de notre union, sa souplesse logistique, permettent de s'adapter même si cela a un coût. » Les protéines heureusement, sont au rendez-vous.Des comptes négatifsDifficile pour la coopérative, la récolte l'est aussi pour les exploitations, fragilisées depuis cinq ans par une succession d'aléas climatiques (sécheresse de 2011, gel de 2012, blés germés de 2014). Les résultats courants­ des exploitations de Côte-d'Or se sont ainsi particulièrement dégradés depuis 2013, notamment dans les exploitations de plateaux (164 ha de SAU en moyenne dont 144 ha de scop avec 1,45 UTH) où le potentiel agronomique est limité. « Le résultat moyen courant sur les quatre dernières années est de - 6 000 €/UTAF, précise François Massuard, chargé d'études au CER France Bourgogne Franche-Comté. L'EBE ne couvre plus le remboursement des annuités. Une partie des emprunts moyen terme sert à la consolidation de la trésorerie. »Les plans « Compétitivité 2015 » et « Engagement partenaires », portés depuis trois ans par Dijon céréales, avaient déjà redéfini les ambitions de la coopérative et de ses adhérents autour d'une nécessaire recherche de performance économique et d'une optimisation de la production, en rendement et en qualité.Gérer la mauvaise moissonLa récolte désastreuse 2016 oblige Dijon céréales dont le secteur compte majoritairement des terres à faible potentiel agronomique, à aller plus loin dans la réflexion. « Dans un contexte multifactoriel très négatif (climat, baisse des matières premières, mauvais rendements, réglementation contraignante, recul des aides Pac) nous devons renforcer notre démarche de maîtrise et d'optimisation des coûts de production, souligne Frédéric Imbert, responsable scientifique de Dijon céréales et pilote de Damier Vert.Réduire les coûtsS'appuyant sur les résultats d'essais réalisés dans le cadre des plates-formes d'expérimentation Artémis, Mickaël­ Mimeau, responsable agronomique de Dijon céréales a présenté les leviers mobilisables : date et densités de semis, rotations, variétés, travaux du sol. « Nous devons aller vers une moindre systématisation des pratiques en adaptant les conduites aux parcelles. Il s'agit de n'apporter à la parcelle que ce qui est néces­sai­re pour optimiser son potentiel. Attention toutefois aux fausses économies : optimiser ne veut pas dire forcément minimiser. Outre la bonne connaissance des parcelles, les OAD (outils d'aide à la décision), sont indispensables. » Côté charges de structure, des pistes sont à creuser pour réduire les coûts : optimisation du foncier, mutualisation des moyens de productions (regroupement, Cuma, GIE, Sep, externalisation, travail à façon), renégociation des prêts et lissage des amortissements (BPI).« Sans événement climatique majeur d'ici la moisson 2017, avec la lourdeur des stocks mondiaux de blé, de maïs et de soja, l'hypothèse d'un prix du blé à 140 euros la tonne en 2017 n'est pas à écarter, note Pascal Demay, le directeur terrain et céréales. Il faut s'y préparer. Un élément positif pour 2017 : la baisse significative des engrais. »(1) Dijon céréales, Bourgogne du sud, Terre comtoise, Terre d'Alliance, La Dauphinoise, Seine-Yonne, Cerepy­.

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