L'exercice 2013-2014 aura été moins faste que le précédent pour Cristal Union, le groupe coopératif étant impacté négativement par la forte baisse des cours du sucre et par les mauvaises conditions de récolte des betteraves en 2013.Le chiffre d'affaires atteint 1,81 milliard d'euros contre 1,96 la campagne passée. Le résultat net passe lui de 216 à 119 millions d'euros. Quant à la dette financière elle s'assainit à 345 millions d'euros, revenant aux niveaux connus avant l'acquisition du groupe Vermandoise. A noter que Cristal Union aura versé sur cet exercice 122 millions d'euros de compléments et suppléments de prix à ses 9 000 coopérateurs.Encore deux exercices compliquésSe rassurant d'« une structure financière saine », les dirigeants de Cristal Union anticipent encore deux exercices compliqués compte tenu des faibles cours du sucre et de l'alcool. « Deux années seront nécessaires pour purger les excédents disponibles », confirme Alain Commissaire, directeur général du groupe, quatrième transformateur européen de betteraves.Mais « l'après-quotas ne nous fait pas peur », ajoute-t-il, en précisant qu'une betterave sur deux chez Cristal Union est déjà hors quota. « On a une demande de nos planteurs de plus 20 % de production en plus. On peut facilement atteindre 16 ou 17 millions de tonnes et passer troisième transformateur de betteraves de l'Union européenne. »Fin de la récréationEt pour Cristal Union, il n'est pas question de mariage avec Tereos. « Aujourd'hui, le conseil d'administration de Cristal Union est unanime et très clair : Cristal Union veut mener en toute indépendance sa réflexion », répète à l'envi Olivier de Bohan, président du groupe sucrier.« Pourquoi une telle précipitation, une telle hostilité, un tel acharnement ? », s'interroge-t-il, arguant qu'une fusion se fait dans la confiance, dans l'honnêteté. « Aujourd'hui, il n'y a pas une réunion de famille ou de chasse sans que le sujet arrive sur la table. Diviser la plaine comme est en train de le faire Tereos, c'est regrettable. Je respecte Tereos, mais qu'ils nous respectent aussi. »Et face aux argumentations de Tereos comme quoi tous les planteurs auraient à gagner 3 €/t de betteraves, « à l'évidence, nos betteraviers y perdraient au niveau économique, répond Olivier de Bohan. Quand les projets sont naturels, ils se font. Quand on commence à calculer des synergies, c'est que ce n'est pas naturel ».Des projets en Europe et en AfriqueFort de son partenariat stratégique avec ASR le leader mondial du raffinage, « Cristal Union est prêt pour aborder l'après-quotas, avec réalisme et sérénité, afin de saisir, en toute indépendance, les opportunités de développement », conclut Olivier de Bohan.Des projets semblent déjà dans les cartons, en Europe comme en Afrique, où le déficit sucrier est important. Mais là-bas, Cristal Union se voit plus déployer sa société commerciale CristalCo que de s'implanter physiquement. Hormis en Algérie, où une unité de raffinage de sucre de canne en joint-venture devrait être opérationnelle dès cette année.