« Ce qui nous préoccupe, ainsi que le président de la République, c'est la mise en oeuvre du pacte de responsabilité dont les coopératives sont exclues », souligne Philippe Mangin, lors d'une conférence de presse jeudi 4 juin, dans les locaux de Coop de France qu'il préside. Lors de cette rencontre avec François Hollande, le vendredi 29 mai, le président de la coopération agricole était accompagné de Pascal Viné, le nouveau DG de Coop de France, de son vice-président Michel Prugue et de Dominique Chargé, président de la fédération laitière (FNCL).Compenser l'exclusion de nouvelles mesures fiscalesParmi les sujets évoqués, celui du pacte de responsabilité a particulièrement retenu l'attention du Président qui, selon les propos de Philippe Mangin, « ne trouve pas la situation juste pour les coopératives ». Et estime légitime la demande de mesures compensatoires par la coopération. En effet, du fait de son régime fiscal particulier, celle-ci n'est pas considérée éligible au CICE ni au sur-amortissement de 140 % permis récemment par le ministre de l'Economie et des Finances, Emmanuel Macron, pour alléger le revenu imposable des sociétés.Pour compenser l'absence de CICE, la coopération agricole bénéficie d'une exonération de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés). Quant à la nouvelle mesure de Macron, Philippe Mangin, se prononçant au nom de toutes les familles de coopératives, agricoles ou non, a exprimé son souhait d'obtenir également une compensation.L'implication dans le dossier climatCette visite fut l'occasion aussi de faire un tour d'horizon des filières notamment celle du lait avec Dominique Chargé, d'évoquer les stratégies à l'exportation et la mobilisation des coopératives et des agriculteurs sur le dossier climat, rendez-vous majeur pour la France avec la tenue du Cop 21 en novembre et décembre prochains à Paris.« Nous avons exposé notre mobilisation sur ce dossier et également exprimé notre ras-le-bol des extrémistes de certaines ONG qui découragent le monde agricole dans les efforts qu'il produit. Ces organisations ont un relais médiatique puissant, ce qui s'est passé avec Greenpeace devant les portes d'InVivo le démontre bien. »Des négociations commerciales toujours tenduesLa coopération interpelle aussi les pouvois publics sur la difficulté des négociations commerciales avec la grande distribution. « La guerre des prix continue. Les éleveurs de viande en savent quelque chose », assène Philippe Mangin. Les pouvoirs publics sont appelés « à faire respecter les lois existantes ».Pourtant, une nouvelle communication a été engagée entre enseignes et entreprises avec depuis quelques mois, des réunions sur le terrain rassemblant les deux parties pour aborder les points à améliorer dont la notion de juste prix pour toute la chaîne alimentaire. « Si des consignes descendent dans les box des négociations, on peut espérer qu'une nouvelle approche autre que par les prix bas puisse se mettre en place. » D'ailleurs, le développement d'enseignes alimentaires par l'amont agricole comme Frais d'ici, du groupe InVivo, sert parfois de prétexte aux acheteurs de la grande distribution pour mettre la pression sur les fournisseurs au statut coopératif.
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Rencontre Coop de France a présenté ses doléances à François Hollande

Lors d'un point presse jeudi 4 juin, Philippe Mangin a relaté sa visite auprès de François Hollande. Ce dernier a été interpellé sur le pacte de responsabilité duquel est écartée la coopération.
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