Export  Le grand écart pour Sénalia

Ils sont près de 350 professionnels et acteurs de la filière céréalière à avoir participé à l'assemblée générale de l'union de coopératives Sénalia, vendredi 6 janvier dernier. Ce groupe, qui réunit 50 coopératives membres, exploite les terminaux portuaires céréaliers et agro-industriels dans le port de Rouen.Autant l'union a connu en 2015-2016 une campagne record, autant sur celle en cours, elle va connaître la pire avec une baisse de près de 70 % de son activité. Des mesures d'adaptation ont été prises à l'image de la mise en activité partielle de certains sites depuis novembre. Sénalia devrait clôturer 2016-2017 par un volume traité de 1,8 million de tonnes en céréales-oléoprotéagineux à l'export. « Nous n'avions jamais chargé des mois à 30 000 tonnes », commente Gilles Kindelberger, directeur de l'union. C'est loin des 5,2 millions de tonnes de la campagne précédente, un record dans toute l'histoire de Sénalia.60 % des céréales exportées sont du bléToutefois, la solide assise financière du groupe devrait lui permettre de passer le cap sans difficulté. La capacité d'autofinancement a en effet augmenté de 23 % pour atteindre 10,5 millions d'euros en 2015-2016. Les fonds propres ont progressé de 4 % à 91 millions d'euros. Et l'EBE a évolué de 13 % pour dépasser les 13 millions d'euros.Globalement, 8,53 millions de tonnes ont été manutentionnées sur le dernier exercice, en incluant l'activité agro-industrielle qui est restée étale. Près de 60 % des graines exportées à partir des installations de Sénalia sont du blé. Les deux premiers pays destinataires restent l'Algérie et le Maroc, rejoints pour cette campagne par la Chine.Vers du partenariat à l'export pour le sourcingPour la logistique jusqu'aux installations, le fluvial et le ferroviaire poursuivent leur relance, représentant 41 % des volumes contre 36 % précédemment. Les navettes fluviales lancées en juillet 2015 fonctionnent bien. En cinq ans, le mode d'approche péniche et train a doublé.L'activité de Sénalia n'a pas fini de s'ouvrir vers le monde à en écouter la table ronde qui a clôturé cette assemblée générale, avec des intervenants sur la mer Noire, la Chine, l'Inde et l'Amérique du Sud. Les difficultés de sourcing pour la récolte 2016 posent la question du partenariat avec des opérateurs étrangers tout en leur faisant bénéficier de la valeur ajoutée dégagée. « S'il y a un silo, il s'agit de le faire tourner et pour cela, prendre de la marchandise du monde entier. Jouer un mixte entre le partenariat dans le sourcing et la mutualisation dans les investissements », conclut Jean-François Loiseau, président d'Intercéréales. La table ronde qui s'est tenue lors de l'AG de Sénalia, a fait vibrer la twittosphère en s'affichant dans le Top 4 des sujets du moment.