Congrès Le commerce agricole veut conquérir le monde

« Allons voir ailleurs », a exhorté Gérard Poyer, président de la FFCB et vice-président de la FC2A, en ouverture du troisième congrès annuel du commerce agricole, qui a réuni 450 personnes, avec pour thème « Le grand export ». La FC2A rassemble la FNA, le Synacomex (grains), la FFCB (bestiaux), Fedepom (pommes de terre) et depuis 2016, la FNLS (légumes secs).Bientôt un nouveau président à la FNALe matin, les adhérents de chaque section étaient réunis à huis-clos. Frédéric Carré, dont le mandat de président se termine en mai 2017, ne se représente pas à la FNA. En revanche, il se présente à sa réélection en tant que président de la FC2A, courant janvier 2017.La feuille de route 2017-2020 a été votée par le conseil d'administration et est soumise à consultation auprès des adhérents jusqu'au 15 janvier. Avec en toile de fond, l'objectif que la FNA traite désormais exclusivement des questions liées au pôle Métier, et laisse les questions juridiques et fiscales, les relations institutionnelles et la promotion de la convention collective à la FC2A.Une task force Medef internationale agroalimentaire« Les entrepreneurs sont les héros de la nation, vous êtes les héros de la nation », a tonné Pierre Gattaz, président du Medef. Il a ouvert le bal l'après-midi avec un discours très militant. Il a aussi évoqué la task force Medef internationale agroalimentaire mise en place, il y a quelques mois, et à laquelle prennent part la FC2A et l'Ania. « On chasse en meute, on va équiper le monde ensemble », a-t-il conclu.Ont ensuite été conviés à la tribune Philippe Pascal, aujourd'hui viticulteur, après avoir notamment été PDG du champagne Veuve Clicquot, et Clara Gaymard, ancienne CEO de General Electric en France et cofondatrice de Raise qui accompagne les jeunes entrepreneurs. Ils ont fait part de leurs parcours. Clara Gaymard a, entre autres, évoqué l'importance du digital pour repenser la relation client et l'évolution des modes de consommation. « Je suis de la génération pour laquelle consommer c'était bien. Mais la génération Y ne pense pas ainsi. Consommer est vu différemment, l'impact sur la planète est pointé du doigt », a-t-elle déclaré.Agroécologie et exportAprès eux, une table ronde a réuni Stéphane Raison, président du directoire du grand port maritime de Dunkerque, Denis Tardit, président de Syngenta, Yves Poinsot, directeur général d'Atradius, Jean-François Lépy, directeur de Soufflet Négoce, Sébastien Juillet, cogérant de la SAS Juillet (bétail et viande), et Luc Lemaire de la société Lucas Lemaire (pommes de terre).Le public pouvait poser des questions par SMS et la question de la compatibilité de l'agroécologie avec une production pour l'export a été abordée. C'est Denis tardit, de Syngenta, qui a pris le micro pour y répondre. « L'agroécologie est une notion intéressante, encore faut-il avoir les bons outils. Le premier, c'est l'irrigation, il faut pouvoir créer des retenues collinaires. On pourrait ainsi rentrer dans un système vertueux de trois cultures en deux ans. Aller vers plus d'écologie oui mais, il faut aussi aller vers plus de productivité. »Frédéric Carré, président de la FC2A, a clos la journée : « On me dit que l'export ce n'est pas pour nous. Mais j'aime à rappeler que les prix de nos céréales sont basés sur Euronext, que notre viande, nos céréales, nos pommes de terre vont ailleurs. »