Congrès Négoce Nord-Est planche sur la logistique d'exportation

Après avoir annoncé que le comité régional Négoce Nord-Est venait d'accueillir tout récemment une dizaine d'entreprises de négoce en provenance d'Ile-de-France, le président Jean-Jacques Vaesken a lancé le sujet de ce troisième congrès : « La logistique est-elle le levier de croissance de l'export des céréales ? » Ou comment encore gratter quelques euros pour être vraiment compétitif à l'international.La multimodalité comme levier de différenciation commercialePour Christian Rose, délégué général de l'Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), « un port ne sera attractif que s'il est en mesure de traiter des flux de plus en plus importants, et il ne le fera qu'avec le recours des trois modes de transport terrestre que sont la route, le rail et la voie d'eau ». Dominique Lammin, chargé d'affaires et relations publiques au port de Dunkerque ajoute qu'« il est très important d'essayer d'avoir des retours de fret ». Même problématique au port fluvial de Metz qui est désormais pourvu, depuis 2014, d'une organisation multimodale.Regain d'intérêt pour le ferroviaireLe directeur des ports de Moselle, Jacques Kopff, note d'ailleurs un regain d'intérêt pour le train depuis dix-huit mois. La preuve : la récente mise en place d'une navette ferroviaire entre Metz et Dunkerque, ce qui permet pour Metz d'atteindre un autre port maritime que Rotterdam ou Anvers.Par ailleurs, les initiatives sur le fret capillaire fleurissent ces derniers mois avec treize nouveaux accords de partenariats entre la SNCF, les régions et les industriels. « C'est dans une approche partenariale qu'on a pu renverser la situation et redonner des perspectives sur ces lignes », assure Jean-Pierre Orus, chargé des lignes secondaires et capillaires, chez SNCF réseau.Et quand l'Ecotaxe poids lourds ressort du chapeauPour Jacques Kopff, « si on veut favoriser les modes de transport doux, il faut des incitations. On a peut-être fait une erreur en supprimant l'Ecotaxe ». « Soyons assurés que ce n'est pas l'Ecotaxe qui viendra développer le fer ou le fluvial, rectifie Christian Rose. Mais en revanche ce sera une nécessité pour financer les infrastructures. »Et l'autorisation du 44 tonnes dans le transport routier, ne va-t-elle pas à l'encontre des modes alternatifs ? Christian Rose bat en brèche cette idée car « des flux ne passeront jamais sur le fluvial ou sur le ferroviaire ».Massifier les préacheminements, mutualiser les moyens, veiller à l'équilibre des flux aller-retour, accélérer la cadence de chargement et déchargement, remettre à niveau les infrastructures de transport... telles seraient donc les pistes pour gagner en compétitivité sur la logistique d'exportation. Sans oublier le voeu formulé par Dominique Lammin : « Si on pouvait mettre en place une bourse du fret fluvial pour connaître les cales disponibles... »