Lors de son AG du 8 mars dernier, au cours de laquelle a été votée la fusion avec les sociétés du groupe Vermandoise, Cristal Union a présenté des comptes logiquement dégradés : CA en retrait de 8 % à 1,67 Md€, résultat net avant distribution en forte chute, tout en restant positif à 75 M€ (contre 217 M€). Mais au regard du contexte, il s'agit selon le groupe d'une « performance financière remarquable ». Sans compter que « Cristal Union a deux à trois points de marge d'Ebitda de plus que la moyenne européenne », précise le DG, Alain Commissaire. Avec une valorisation moyenne de la betterave proche de 28 €/t avec pulpes, « Cristal Union a été l'opérateur sucrier français qui a le mieux rémunéré ses adhérents », se targue le président Olivier de Bohan. « Nous sommes le groupe sucrier le mieux positionné pour l'après 2017 parce que le plus compétitif en amont », martèle Alain Commissaire : rendement sucre le plus élevé en Europe, avec 14,2 t/ha sur la moyenne des cinq dernières campagnes, et coûts de production de ses coopérateurs les plus bas.
Deux projets en Champagne
Ce qui ne l'empêche pas de chercher des pistes de création de valeur complémentaire pour l'après-quotas. Le sucrier mise ainsi sur deux projets industriels en Champagne : une usine de production de 50 000 t d'isobutène (avec Global Bioenergy) et une unité de 5 000 t de biopolymères de nouvelle génération (avec Bio-on). Enfin, Cristal Union n'a pas accueilli à bras ouverts l'annonce du futur contrat à terme sur Euronext à Paris : « On n'y croit pas, car le marché est trop petit, et on n'en veut pas. »
Renaud Fourreaux
